Algérie

Football Amateur : Menace de grève à l'horizon



Les clubs de la Division nationale amateur (DNA) se concertent sur leur devenir à la lumière de la situation difficile qu'ils traversent, sur le double plan financier et technique.Les représentants des clubs amateurs affiliés à la Division nationale de football amateur (DNFA) se sont réunis deux fois et vont se retrouver une troisième fois le 16 janvier 2020 pour statuer sur la démarche à suivre. Reprendre la compétition à partir de samedi ou officialiser le retrait définitif de la compétition. Pour rappel, les clubs amateurs sont confrontés à de nombreux problèmes au quotidien.
La rareté et la faiblesse des aides financières les asphyxient littéralement, au point où ils se retrouvent à la merci de la moindre sortie ou dépense d'argent. Le football amateur est devenu le parent pauvre du football algérien comparativement au football professionnel qui bénéficie de plus d'attention et de moyens financiers.
Pendant que le football professionnel vit dans l'opulence et l'indécence en matière de salaires versés aux joueurs professionnels, le football amateur crapahute pour survivre. Le premier vit largement au-dessus de ses moyens et le second sous le seuil de pauvreté.
C'est cette injustice, d'abord sur le plan financier, qui révolte les acteurs du football amateur. De fait, il n'existe ni unité ni solidarité entre les deux entités qui forment le socle du football national.
C'est une philosophie aux antipodes des us et coutumes du football algérien. Les deux footballs ne cohabitent pas, ne s'entraident pas, se regardent en chiens de faïence, se haïssent parfois, et surtout ne tirent pas dans la même direction, c'est-à-dire l'intérêt suprême du football.
Ce qui a compliqué un peu plus la situation entre les deux football, c'est l'absence totale de solidarité entre eux. La faute incombe aux responsables qui se sont succédé à la tête de la Fédération qui n'ont jamais songé à mettre en place des mécanismes de solidarité entre le football professionnel et le football amateur. C'est le contraire qui s'est produit, en ce sens que le fossé n'a cessé de grandir entre eux.
Dans les pays où le football professionnel est en plein essor, les clubs pros reversent une partie de leurs rentrées, surtout ceux des droits TV, au football amateur qui demeure le vivier et le premier producteur de jeunes talents qui feront le bonheur du football professionnel. S'il était instauré un fonds d'aide au football amateur, la situation de ce dernier ne serait pas aussi dramatique et au point de menacer l'existence même du football du dessous.
La représentativité remise en question
La revendication des clubs amateurs ne s'arrête pas au seul chapitre financier. Aujourd'hui, des clubs amateurs remettent en cause leur représentativité au sein de l'organe souverain et délibérant du football qu'est l'assemblée générale.
Ceux qui les représentent, c'est-à-dire les présidents de ligue, ne portent jamais ni leur voix ni leurs préoccupations par-devant qui de droit. Les dirigeants du football amateur ne peuvent s'exonérer de leur responsabilité dans cette situation qu'ils ont toujours cautionnée par leur silence et complicité. S'ils veulent le changement, il leur faudra s'impliquer dans tous les sujets et aspects qui concernent le football amateur.
Aujourd'hui, ils se plaignent, par exemple, des pénalités financières qui greffent leur budget en fin de saison en raison des injustes amendes qui sont infligées aux joueurs suite aux avertissements pour contestation de décision, les pénalités liées à l'absence de présentation de licence (grade) imposée par la Fédération. Une partie de leurs doléances se concentre sur l'interdiction de recruter au mercato, pour les clubs qui ont consommé 27 licences durant la phase aller. Ils auraient souhaité plus de flexibilité en la matière.
Le bureau fédéral leur a donné du grain à moudre. La saison dernière, il avait autorisé les clubs amateurs à faire leur marché de transfert avant la phase retour, «oubliant» au passage un article des règlements généraux qui précise que le joueur amateur ouvre droit, seulement, à une licence annuelle.
Pour des motivations que lui seul connaît, le bureau fédéral a autorisé les clubs amateurs à faire leur marché en début d'année 2019 et signifier le refus de reconduire la même décision pour 2020.
Le cri de détresse des clubs amateurs a peu de chance d'être entendu. En conséquence, la grève ne devrait pas avoir lieu. Mais ce premier acte peut déboucher sur une prise de conscience qui, plus tard, sonnera le réveil du football amateur et de ses acteurs.
La fin du football professionnel sauvera le football amateur. Malheureusement, cela ne figure pas dans l'agenda des décideurs plus que jamais partisans du «gagner à crédit».


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