FOOTBALL / À 24 HEURES DU MATCH ALGERIE-RCA Halilhodzic à la recherche de son meneur

Lacen (Getafe) et Meftah (USMA) remis à la disposition de leurs clubs après avoir constaté qu'ils n'étaient plus en mesure d'apporter quoi que ce soit à la sélection, Bounedjah renvoyé chez les Olympiens dès lors que Djebbour est retourné dans le groupe, Halilhodzic, l'entraîneur bosnien des Verts, est plus que jamais dans le match de ce dimanche. Son match.
Un rendez-vous sans grandes conséquences immédiates sur l'avenir de l'EN dans ces éliminatoires, mais qui aura certainement des retombées sur la suite du travail entrepris depuis l'arrivée de Coach Vahid à la barre technique de la sélection algérienne, l'été dernier. La préparation des Verts pour le match de demain contre la Centrafrique, entamée dimanche dernier à Sidi Moussa, se poursuit. Le groupe recomposé avant et pendant le stage a effectué hier, sa sixième séance d'entraînement, la dernière sur la pelouse du stade principal du complexe olympique Mohamed- Boudiaf. Au menu des variantes technico-tactiques, des tests d'application et beaucoup de consignes données par le coach bosnien à ses troupes. Le groupe, qui a découvert la manière de travailler de l'ancien goléador des Canaris du FC Nantes, apprécie. Non sans éprouver quelques gênes à changer ses habitudes, celles-là mêmes que Benchikha n'a pu faire perdre à ses internationaux. Halilhodzic n'aime pas trop les approximations dans la réalisation des facettes et les coéquipiers de Bougherra apprennent au jour le jour la méthode qui devrait leur permettre de repartir du bon pied. Pour ce faire, l'ancien sélectionneurs des Eléphants semble se perdre dans une course aveugle d'un meneur capable de donner du tempo au jeu offensif de la sélection qui avait été derrière son limogeage quelques jours après la leçon de Cabinda, en coupe d'Afrique 2010. Bouazza, Matmour et Bougherra sont encore là pour lui rappeler le douloureux souvenir. Mais, depuis, Halilhodzic a changé de tanière et devra trouver des solutions de rechange à un ensemble algérien quasi muet depuis cette date du 24 janvier 2010. Depuis Cabinda, les Verts ont inscrit cinq buts en quinze rencontres (3 en confrontations officielles et 2 en joutes amicales). Ce que Halilhodzic a dû déplorer dès le premier contact avec la presse algérienne. Il a dû décortiquer un certain nombre de matches de l'équipe pour comprendre que le malaise est profond. Le déplacement à Dar es-Salem l'a renseigné davantage sur les limites d'un effectif éprouvé par les challenges qui dépassaient ses compétences. La sélection, qui a conquis les cœurs, ici et ailleurs, n'avait pas les moyens d'affronter les grands aussi bien à la phase finale de la CAN que dans celle du Mondial-2010 en Afrique du Sud. Les coups d'éclat qui ont jalonné le parcours des troupes de Saâdane étaient plutôt le fruit d'une surmotivation des joueurs et des membres du staff que le renouveau d'un géant aux pieds d'argile. 23 mois après Omdourman, l'Algérie se résigne à son sort de ne pas prendre part (logiquement) à la prochaine phase finale de la Coupe d'Afrique des nations, elle qui avait atteint les demi-finales de l'édition d'Angola-2010. Si bien que le nouveau sélectionneur qui croyait pouvoir remettre en marche le «dynamo» dut, en fin de compte, se rendre à l'évidence que cette équipe a besoin d'un remue-ménage où les petits barrons et autres syndicalistes n'avaient plus leurs privilèges d'antan. Cela a commencé par l'éviction de Boudebouz puis la mise à l'écart du capitaine Ziani, en attendant de nouvelles évictions, au lendemain de ce Algérie- RCA de pure formalité. Et des signes de profonds changements au lendemain de cette joute de prestige ont apparu mardi dernier quand Halilhodzic fera appel à un jeune (Bounedjah, 19 ans) à peine débarqué chez les U23 d'Aït Djoudi pour remplacer le buteur d'Olympiakos Le Pirée, Rafik Djebbour. Ce dernier, annoncé une première fois forfait pour le match de demain, a miraculeusement repris à courir puis l'entraînement collectif sans que sa supposée blessure le dérange outre mesure. L'autre chantier que Halilhodzic a mis en œuvre semble être cette quête d'un nouveau meneur pour la sélection. Durant sa conférence de presse, la veille du stage, il a encensé le revenant Djabou. Puis, il distillera quelques indiscrétions concernant l'éventualité de confier cette mission à Hassan Yebda qui avait été critiqué avant le match de Tanzanie (Halilhodzic a estimé que Yebda n'avait pas à jouer le premier match de la Liga après deux séances d'entraînement) où le médian de Granada a été mis sur le banc des remplaçants. Cette confusion sciemment entretenue confirme les intentions de Coach Vahid à opérer sa petite révolution qui passe inévitablement par de la casse…