FOOTBALL HOCINE YAHI (EX-JOUEUR ET ENTRAÎNEUR DU CR BELOUIZDAD :«Le Chabab est géré par de petits dirigeants»

Star incontestée du CRB des années 80, Hocine Yahi s'est reconverti au métier d'entraîneur avec plus ou moins de bonheur. Par exemple, la saison dernière, il a réussi l'accession en L2 à la tête du RC Arbaâ, sans pour autant continuer la nouvelle aventure. Il a failli succéder au Suisse Arena dans le club de ses exploits, mais les négociations ont échoué. Dans cet entretien, il s'est débarrassé de son costume de gentleman pour asséner ses vérités.
Le Soir d'Algérie : Vous avez réussi à faire accéder le RC Arbaâ en Ligue 2 et le club fait un bon parcours. Cela vous étonne-t-il '
Hocine Yahi : Non, cela ne m'étonne pas dans la mesure où ce club a joué la carte de la stabilité avec le maintien des joueurs-cadres et une équipe dirigeante toujours en place.
Par contre, dans votre cas, il n'y a pas eu de stabilité puisque vous avez quitté le RCA après l'accession, ce qui est rare et anormal...
En Algérie, on n'a pas du tout cette culture qui consiste à garder les entraîneurs même quand ils réussissent. Dans mon cas, disons que c'est le destin qui a voulu que cela se termine ainsi avec l'Arbaâ.
Vous qui connaissez bien cette équipe, croyez-vous qu'elle puisse jouer l'accession '
Ça dépend de l'objectif que se sont assignés les dirigeants de l'Arbaâ.
Samir Boudjaârane, votre successeur, nous a déclaré qu'il jouait le maintien.
Si tel est l'objectif, qu'il en soit ainsi mais personnellement, quand je vois des ex-pensionnaires de l'élite comme le MOC, le MCS ou l'ASMO qui ont des difficultés, je me dis que l'Arbaâ pourrait bien saisir sa chance et jouer l'accession, même si à ce stade on ne peut pas se prononcer encore pour savoir qui pourrait obtenir le bon ticket.
Parlons du CRB, après le départ du Suisse Arena, votre nom a circulé pour lui succéder, et ensuite rien. Qu'est-ce qui s'est passé '
Au départ, j'ai été contacté par un proche de Gana. Ensuite, comme dans chaque club, il y a toujours un groupe qui est pour et un autre contre, je me suis retrouvé en ballottage défavorable et finalement le choix s'est porté sur Fouad Bouali auquel je souhaite un bon parcours avec le CRB.
Malgré votre déception de ne pas avoir été retenu '
Ce qui m'a le plus dérangé et déçu, c'est le fait qu'au CRB, on ne fait appel à Yahi que lorsqu'il y a le feu à la maison. A chaque fois qu'on me sollicite, c'est lorsque le Chabab traverse une mauvaise passe.
Le fait d'avoir pensé à vous ne vous suffit pas '
Ecoutez, je pense que dans l'histoire du CRB, j'occupe une place qui devrait me valoir plus de considération.
Effectivement, vous avez été la grande star du Chabab des années 80.
Par conséquent, j'aurais aimé être sollicité en début de saison pour prendre en main le club normalement et préparer le championnat avant son début. Malheureusement, le CRB a beaucoup changé par rapport au temps où j'étais joueur.
En quoi a-t-il changé '
Avant, il y avait des hommes forts et respectueux à la tête de ce club. Aujourd'hui, le CRB est géré par de petits dirigeants. N'importe qui peut entraîner le Chabab et pire, n'importe qui peut y jouer.
Que pense l'ancien international qui a participé à plusieurs CAN du groupe de la mort dans lequel est tombée l'Algérie '
Je pense que c'est exagéré de le qualifier de groupe de la mort. Pour moi, c'est un groupe difficile mais plutôt équilibré.
Il y a tout de même la Côte d'Ivoire de Drogba et les autres '
Et alors ' Nous sommes l'Algérie, une nation de foot et au top sur le continent. Donc, c'est les autres qui doivent avoir peur de nous. Moi, je dirais que la qualification est ouverte pour les quatre équipes du groupe.
Bientôt la trêve et le mercato. Vous reverra-t-on sur un banc de touche '
Etre entraîneur est mon métier et je ne peux pas rester inactif. Je dois vous dire que j'ai été contacté par des clubs de Ligues 1 et 2 et même de la division amateurs. Bon, j'étudierai toutes les propositions, je déciderai.