FOOTBALL

Le lynchage en règle dont ont fait l'objet les membres de la délégation de l'USM Alger, samedi passé,au stade de Saïda, continue de susciter l'indignation des acteurs du football et du sport en général mais aussi celle de simples citoyens écœurés par cette déferlante qui risque, à terme, d'anéantir une discipline déjà affaiblie par le manque à gagner de nos représentants à l'échelle continentale.
Hier, la direction de l'USMA a tenu une conférence de presse au cours de laquelle les responsables du club de Soustara sont revenus sur l'horreur que leur team a vécu samedi au stade du 18-Avril 1958 de Saïda. La veille, le Président-directeur général de la SSPA/USM Alger, Ali Haddad, a rendu public un communiqué dans lequel il relatait les faits graves qui se sont produits à Saïda, invitant les responsables du football en Algérie à agir. «Les autorités sportives sont interpelées sur ces situations intolérables d'une extrême gravité que certains responsables du fotball ont tendance à minimiser et que les dirigeants de l'USMA dénoncent avec force», lit-on notamment dans la lettre adressée par M. Haddad Ali au président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Et de poursuivre : «Pour cela, il faut repenser le sport et surtout faire appliquer l'éthique avant qu'il n'y ait mort d'homme, avant que des familles ne soient endeuillées, avant que les choses ne prennent des tournures irréversibles, avant que le sang ne coule à flots, avant que...» Pour le patron de l'USMA, «la passivité a trop duré, les complicités silencieuses qui ont tendance à se répéter doivent être éradiquées pour redonner au sport ses vertus et ses lettres de noblesse en tant que facteur d'union, de paix, de tolérance, de convivialité et de compétition saine et loyale et où le professionnalisme triomphera ». Le communiqué du club usmiste appellera, enfin les clubs, mais aussi les médias et les pouvoirs publics, «à se solidariser et à s'engager sur des actions immédiates permettant de juguler cette violence». Le CSA/USMA, présidé par Saïd Allik, n'a pas manqué, non plus, à dénoncer, dans un communiqué diffusé hier, «les actes de barbarie et de sauvagerie dont ont été victimes les joueurs de l'USMA». Les membres du club sportif amateur tenaient «à condamner ce comportement bestial» et ont réclamé aux structures dirigeantes du football national de prendre les mesures qui s'imposent. La Fédération algérienne et la Ligue de football professionnel n'ont pas réagi officiellement à propos de cette «tragédie programmée » qui intervient au moment où des voix ont critiqué vertement l'organisation générale du football dit professionnel.