Algérie

Fonds de soutien à l?investissement pour l?emploi



La petite épargne pour financer les entreprises L?Algérie est entrée dans l?ère des sociétés de capital risque à travers la mise en place du Fonds de soutien à l?investissement de l?emploi (FSIE). Le fonds qui a été créé en 2005 est entré dans sa phase active en ouvrant son capital aux souscripteurs. C?est ce qu?a annoncé son directeur général, Mohammed Tessa, qui a animé une conférence de presse hier à la maison de la presse Tahar Djaout (Alger). Cette opération est ouverte au grand public, mais elle cible essentiellement les travailleurs. Les souscripteurs peuvent acheter des actions dont la valeur a été fixée à 200 DA, mais avec une bonification de 10% qui sera supportée par l?Etat. Une partie de l?épargne collectée, nécessairement à longue durée, sera investie dans des sociétés par actions à capitaux algériens, notamment des PME triées sur le volet. Une autre partie sera investie dans des obligations du Trésor ou d?entreprises publiques garanties par l?Etat, à l?image des titres de la compagnie pétrolière Sonatrach ou la société de distribution d?électricité et du gaz, Sonelgaz. « Ce qui distingue ce fonds des autres, c?est que ses sources de financement ne proviennent pas des deniers publics. Les origines de ses ressources sont extra-étatiques. Ce fonds va faire un appel public à l?épargne », explique M.Tessa. Le fonds qui a été doté d?un capital de 150 millions de dinars sera financé exclusivement par l?actionnariat populaire. Mais afin qu?il n?y ait pas de monopole d?une ou plusieurs personnes « qui pourraient accaparer » la majorité des valeurs mobilières, la loi régissant ce fonds a prévu un seuil plafonné. L?avantage avec cette épargne à long terme c?est qu?elle peut faire office de retraite complémentaire, a souligné M.Tessa, tout en signalant que ce dispositif ne concurrence pas pour autant le système de retraite, mais améliore les revenus des retraités. Le FSIE peut aussi intervenir dans le cadre du processus de privatisation des entreprises publiques économiques en rachetant pour le compte de l?effectif de ces EPE les 10% du capital que leur accorde la loi, fera savoir M.Tessa. Le but principal de la création de cette institution financière reste l?emploi. « Le fonds est une mutuelle dont l?argent sera fructifié à travers l?investissement. Le placement peut avoir un rendement supérieur. Cet argent sera utilisé pour créer de l?emploi », insiste le conférencier. D?après lui, les entreprises qui bénéficient du financement de ce fonds doivent impérativement inscrire dans leur business-plan leur intention de créer des emplois de longue durée. « Si l?entreprise ne fait pas la démonstration qu?elle va créer un emploi, on ne va pas investir quel que soit son niveau de rentabilité », a-t-il soutenu. « Les travailleurs seront sensibilisés à travers un réseau de représentants du fonds qui se déplaceront sur les lieux de travail », a-t-il ajouté. Les responsables du fonds envisagent de signer une convention avec Algérie Poste pour que les transactions d?achat d?actions soient effectuées à travers son réseau. M.Tessa précisera que les bénéfices seront distribués « sur l?ensemble des actionnaires au prorata de qu?ils ont placé ». Il a relevé que le fonds investira dans des placements sécurisés. Selon la même source, les souscripteurs « seront informés régulièrement au centime près de l?évolution » de ces placements. Le fonds espère obtenir un prêt et une expertise juridique des pouvoirs publics afin de démarrer ses activités. Le patronat, estime M.Tessa, doit également jouer le jeu en acceptant le prélèvement automatique. Le FSIE ambitionne d?attirer plus de 3000 souscripteurs en 2008 et 15 000 en 2009. Le premier investissement devrait intervenir en 2010. Il convient de signaler que ce fonds a été créé sous l?impulsion de l?Union générale des travailleurs algériens (UGTA), mais sera ouvert aux syndicats autonomes, selon toujours la même source.


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