La violence routière continue de faire des victimes, des morts, des
handicapés et des blessés, et la plupart d'entre eux sont des jeunes. Les
associations engagées dans la lutte contre les accidents de la route appellent
à un combat pour en finir avec cette hécatombe. Elles exigent la création d'un
fonds de prévention routière qui sera alimenté principalement par les
concessionnaires et les compagnies d'assurances.
Le président de l'association «Tariq Essalama», Mohamed Lazouni, a remis
en cause, hier au forum d'El Moudjahid, la formation des formateurs ou «les
professionnels du volant». Pour Lazouni, l'Algérie ne dispose pas d'une école
de formation de la conduite de haut niveau. Le conférencier, Hamouche
Abdelwahab, abonde dans le même sens en s'interrogeant «où ont-ils été formés
nos formateurs ?». Et d'affirmer que selon une petite recherche qu'il a faite
lui-même sur 17.000 moniteurs ou formateurs, 200 seulement ont été formés au
Centre national d'enseignement professionnel à distance (CNEPD). Il enchaîne en
évoquant le permis à points qui recommande à travers ses dispositions de
renvoyer le conducteur à l'apprentissage, après une série d'infractions. Le
conférencier s'interroge «est-ce qu'on va renvoyer ces conducteurs à l'école
qui est déjà sinistrée ?» Les deux conférenciers ont ainsi exigé la création
d'une nouvelle structure de formation qui répond aux standards internationaux.
Mohamed Lazouni ainsi que l'ensemble des intervenants ont plaidé, en outre,
pour l'enseignement de la sécurité routière dans le cursus scolaire. «L'enfant
d'aujourd'hui sera le conducteur de demain», diront-ils. Lazouni a rappelé que
l'enseignement de la sécurité routière était déjà prévu dans la loi 87-01, mais
le texte d'application n'est toujours pas paru. Le président de l'association «Tariq
Essalama» a évoqué les principaux facteurs conduisant aux accidents de la
route. Il a précisé que 35% des accidents sont dus à la somnolence. «Il y a une
baisse de vigilance qui entraîne un relâchement chez les conducteurs entre 13h
et 16h - de 2h à 5h du matin. A cela s'ajoute l'excès de vitesse. La présidente
de l'association El Baraka, Mme Flora Boubergout est revenue sur les chiffres
effrayants des accidents de la route : «12 morts par jour et 4.500 morts par
année». Elle considère que c'est une véritable catastrophe et qu'il est
nécessaire de s'unir (tous les citoyens, société civile, les responsables
locaux et les services de sécurité) pour mener des actions afin d'arrêter la
folie au volant. Elle a regretté le fait qu'on parle peu «des handicapés» qui
sont souvent victimes des accidents de la route. Des victimes doublement
pénalisées par leur handicap et par l'absence de prise en charge et de moyens
adéquats.
Pour sa part, le docteur F. Benachenhou a estimé que «la conduite
violente est révélatrice d'une pathologie profonde». Pour le médecin, les
sociologues et les psychologues doivent se pencher sérieusement pour étudier
cette «violence dans la conduite». Et de s'interroger : «Est-ce que l'Algérien
est suicidaire ?».
Il est recommandé à la place d'une sanction de 3 mois de prison, pour un
conducteur impliqué dans un accident de la route, de le placer dans une
structure sanitaire durant trois mois, pour s'occuper en matière d'hygiène des
personnes handicapées victimes d'accidents de la route.
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Posté Le : 10/07/2014
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com