L'Algérie fait un pas dans l'utilisation des énergies propres. Une grande
centrale qui produira de l'électricité à partir du gaz et de l'énergie solaire a
été inaugurée, jeudi dernier, par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi.
Implantée à 25 km
au nord de Hassi R'Mel, cette
centrale hybride est capable de produire 150 mégawatts d'électricité dont 120
sont produits par la transformation du gaz, le reste étant produit à partir de
l'énergie solaire. Présentée comme la première du genre dans le monde, cette
structure est censée constituer une source d'énergie alternative et propre.
La centrale est réalisée par une
société de droit algérien, Solar Power Plant One (SPP1),
fruit d'un partenariat conclu, il y a cinq ans, entre NEAL (New Energy Algeria) et l'espagnol Abener. NEAL est une entreprise détenue par Sonatrach, Sonelgaz et le groupe
industriel privé d'agroalimentaire SIM, dédiée aux projets d'énergies
renouvelables. Le contrat de construction a été signé en janvier 2007 entre la
partie espagnole et algérienne. Le montage du projet porte sur un contrat de
vente et d'achat d'électricité entre ''SPP1'' et Sonatrach,
alors que son financement est assuré à hauteur de 80% par un syndicat de
banques publiques constitué de la
Banque extérieure d'Algérie (BEA), du Crédit populaire (CPA) et
de la Banque
nationale (BNA). La centrale qui a coûté 350 millions d'euros emploiera 70
travailleurs, dont 65 Algériens.
Elle sera exploitée dans une
première étape par des ingénieurs algériens et espagnols, avant qu'elle ne soit
confiée dans cinq ans entièrement aux Algériens. ''SPP1'', qui est la société
de projet chargée de la réalisation et de l'exploitation de la centrale hybride,
est détenue par NEAL, Abener, Cofides
et SVH.
L'électricité produite par cette
centrale sera achetée par Sonatrach pour un tarif de 3,13
DA le KW/heure. Cette centrale combinera des panneaux photovoltaïques de 25 MW,
sur une aire de 180.000 m²,
en combinaison avec une centrale à turbines à gaz de 130 MW. Le choix du site
est dicté par la proximité du plus grand gisement gazier en Afrique, la
disponibilité des installations de traitement de gaz et l'ensoleillement de la
région avec près de 3.000 heures par an. Elle est érigée sur un site de 64 hectares où sont
implantés 224 collecteurs solaires d'une longueur de 150 m chacun. Cette centrale
nécessite, du coup, la mise en place à Hassi R'Mel d'un pôle dédié à la formation et à la recherche dans
le domaine des énergies alternatives. Elle impactera positivement sur la
protection de l'environnement et permettra de réduire de 33.000 tonnes par an
les émissions de Co2, gaz à effet de serre. Pas moins de 7 millions de mètres
cubes seront économisés chaque année et peuvent être exportés ou utilisés pour
d'autres applications. La mise en exploitation de cette centrale marquera ainsi
le lancement effectif du programme national des énergies renouvelables, adopté,
en février dernier, par le gouvernement, et qui escompte porter à 40% la part
des énergies renouvelables dans la production nationale d'électricité à l'horizon
2030. Pour la mise en Å“uvre de ce plan, l'Algérie compte diversifier les
partenariats. Youcef Yousfi
a d'ailleurs lancé, jeudi dernier, un appel aux entreprises espagnoles afin de
venir investir dans les énergies renouvelables.
M. Yousfi,
qui a prononcé un discours à Hassi R'Mel lors du lancement de cette centrale électrique hybride,
en compagnie du ministre espagnol de l'Industrie, du Tourisme et du Commerce, Miguel
Sébastian, a exprimé son souhait que "cette
coopération se poursuivra à travers d'autres projets dans le domaine des
énergies renouvelables". De son côté, le ministre espagnol a exprimé la
volonté de son pays de devenir "un partenaire stratégique" de l'Algérie
dans le domaine énergétique. M. Sébastian a qualifié
cette centrale hybride d'"exemple éloquent de coopération, d'une
expérience pilote dans toute la région de la Méditerranée et un
modèle viable de production d'électricité pour les zones rurales et
montagneuses éloignées des réseaux électriques traditionnels". Le ministre
espagnol a, dans la foulée, affiché le souhait de son pays de voir l'Algérie "adhérer
au Plan solaire méditerranéen (PSM)". Un appel qui a reçu un écho
favorable de la part du ministre algérien.
Par ailleurs, interrogé par la
presse au sujet de l'entrée de Sonatrach dans le capital
du groupe ibérique Gaz Natural, M. Sébastian a rappelé que l'accord lié à cette prise de
participation a permis "d'aplanir tous les différends entre la société
algérienne et les autorités espagnoles dans le domaine énergétique".
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Posté Le : 16/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com