Algérie

Fonction publique Les manifestants empêchés de se rendre au Palais du gouvernement



La grève de trois jours, à laquelle a appelé l'intersyndicale, n'a pu infléchir la position du gouvernement pour l'inciter à ouvrir des négociations avec les représentants des syndicats autonomes, ni encore de recevoir la délégation de l'intersyndicale comme souhaité. La manière forte avec laquelle les cadres syndicaux ont été délogés de leur lieu de regroupement par les forces de l'ordre indique, selon un représentant syndical, qu'il n'existe pas encore de la part des pouvoirs publics de volonté de se pencher sur les revendications des enseignants et des travailleurs de l'administration publique. Seule satisfaction est que « le débrayage a été massivement suivi », estiment les syndicats. Hier, tôt le matin, les brigades antiémeutes ont occupé le terrain autour du Palais du gouvernement et en contrebas de la Grande poste où les représentants syndicaux devaient se regrouper. Les représentants de l'intersyndicale, soutenus par des enseignants et d'autres fonctionnaires, ont été sommés de quitter les lieux. Ils ont été dispersés par les forces de l'ordre. Après coup, une délégation composée de représentants syndicaux a demandé à rencontrer les officiels. Mais ce fut peine perdue. Il leur a été signifié un refus catégorique de rencontrer qui que ce soit des officiels. Et encore moins le Chef du gouvernement. Les membres de la délégation ont été seulement informés qu'ils pouvaient déposer leurs doléances au bureau d'ordre de la Chefferie du gouvernement. Déçus, des enseignants estiment que la manière par laquelle ils ont été évacués des lieux, « découle d'une volonté d'occulter encore et pour longtemps le dossier des revendications statutaires des enseignants et des travailleurs de la fonction publique ». Un autre enseignant a estimé que cette manière de faire ne peut permettre de faire avancer les choses. Et d'ajouter, que les travailleurs représentés au sein de l'intersyndicale « ont un combat juste et légitime à mener ». Et d'autres de s'interroger : « si ce n'est pas là une manière de pousser les grévistes à aller vers des grèves illimitées ». Le porte-parole de l'intersyndicale, Ali Lamdani, commentant la situation, a indiqué qu'il y a deux types de langages contradictoires dont use actuellement le gouvernement. L'un, prônant la volonté d'ouverture et l'autre, le contraire. Abondant dans le même sens, un membre du SNAPAP déplore : « à chaque fois, on nous dit que les portes du dialogue sont ouvertes, alors que sur le terrain c'est autre chose ». Mohamed Boukhetta, porte-parole du CLA, indique pour sa part, que « l'intersyndicale, à travers cette grève qui a fortement mobilisé les travailleurs qu'elle représente, a pu faire connaître ses revendications ». Enfin, l'intersyndicale ne désespère pas de voir des négociations s'ouvrir sur les statuts particuliers et des régimes indemnitaires ainsi que l'intégration des enseignants contractuels.


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