Le chef du gouvernement et le secrétaire général de l’UGTA ont mis hier au point les mécanismes de mise en oeuvre pratique des décisions politiques que le président de la République a prises en faveur des personnels de la fonction publique et des retraités.
C’est donc après arbitrage du chef de l’Etat que le gouvernement et la centrale syndicale ont arrêté définitivement les options d’augmentations des salaires des fonctionnaires.
Cet arbitrage a grandement bénéficié à la centrale syndicale qui a réussi à faire accepter le niveau de l’enveloppe financière devant être allouée à cet effet. C’est l’hypothèse avancée par l’UGTA, à savoir 98 milliards de dinars, qui a été retenue par Bouteflika au lieu de celle des représentants du gouvernement qui tablait sur 93 milliards de dinars.
Il faut croire que tout a été fait pour (re)donner du crédit à l’organisation de Abdelmadjid Sidi Saïd dont les tiraillements internes n’augureraient rien de bon. Le Président a confirmé son choix du partenaire social avec qui «il s’entend», comme il l’avait souligné lui-même lorsqu’il avait prononcé un long discours à la centrale syndicale en février 2005.
D’autre part, l’UGTA estime que c’est là un couronnement des efforts qu’elle déploie depuis longtemps en faveur de l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs. Elle est sûre d’avoir gagné une bataille puisqu’elle rappelle à qui veut l’entendre que depuis 2000, elle a fait de l’augmentation des salaires son cheval de bataille. Pourtant, nul ne disconvient que la pression exercée depuis de longues années à cet effet, par les syndicats autonomes, notamment ceux de l’éducation, de l’enseignement supérieur et du corps des vétérinaires, a été impressionnante et tenace.
Preuve absolue d’une reconfiguration du paysage syndical national qui oblige à constater que l’ère d’une centrale syndicale comme partenaire unique «pour le mal et pour le pire» est complètement révolue. Sidi Saïd aime à préciser que les revendications sociales doivent être satisfaites dans le cadre de la convergence et non dans la confrontation.
Ceci étant dit, quelle que soit la partie qui a réussi à les arracher, ces augmentations apportent en évidence un réconfort, aussi minime soit-il, aux fonctionnaires. Elles se traduisent par l’institution d’une nouvelle prime dénommée Indemnité Complémentaire de Revenu (ICR) qui est introduite dans les salaires de 5 catégories de fonctionnaires classés aux indices allant de 7 à 20. Les cinq catégories sont définies à partir des corps d’encadrement, de celui de maîtrise et enfin celui d’exécution. La nouvelle indemnité sera par exemple de 8.500 DA brut pour les enseignants du supérieur ayant au moins le grade de maître assistant. Pour les fonctionnaires et agents publics autres que ceux classés dans la grille nationale indiciaire, elle sera de 7.000 DA brut, pour ceux classés à la catégorie 15 et plus inclus la même grille, de 5.500 DA brut, pour ceux de la catégorie 8 à la catégorie 14, de 4.000 DA brut et enfin pour ceux classés à la catégorie 7 et en dessous de la grille nationale indiciaire, elle sera de 2.500 DA brut. En sont exclus les cadres de la fonction publique dont les niveaux des salaires ne sont pas calculés sur la base de la grille nationale indiciaire.
En pratique, si la rémunération globale nette actuelle d’un professeur à l’université est de 50.449 dinars elle passe à 55.864 dinars nette avec l’ICR nette de 5.415 DA (8.500 DA brut). Le maître de conférence pour sa part, percevra en net 48.749 dinars, l’ICR nette étant de 5.413 dinars et le maître assistant aura une ICR nette de 5.416 dinars et une rémunération de 39.722 dinars.
Le professeur d’enseignement secondaire bénéficiera d’une ICR nette de 4.100 dinars pour percevoir en net une rémunération de 29.526 dinars, celle du professeur d’école sera de 25.600 dinars, ICR nette de 3.133 dinars comprise et celle du maître d’école sera de 22.914 dinars avec incluse une ICR nette de 3.132 dinars. Un agent de l’ordre public bénéficiera d’une ICR nette de 3.130 dinars pour percevoir une rémunération nette de 22.806 dinars. L’ICR nette pour un garde communal sera de 3.051 dinars pour un salaire net de 17.727 dinars. L’officier de police percevra 30.162 dinars, l’ICR nette de 4.002 dinars comprise. Un médecin généraliste aura une rémunération nette de 34.404 dinars incluant une ICR nette de 3.505 dinars, celui spécialiste bénéficiera d’une ICR nette de 4.459 dinars pour un salaire de 44.955 dinars. Un paramédical breveté verra son salaire augmenter par une ICR nette 3.110 dinars et être de 18.570 dinars. Des corps communs, on retiendra que la femme de ménage dont le salaire n’égale même pas le SNMG, percevra grâce à une ICR nette de 1.660 dinars, un net équivalant à 10.750 DA. Un agent administratif aura une ICR nette de 3.107 dinars et un salaire net de 15.801 dinars, un technicien en informatique sera rémunéré à 17.719 dinars avec incluse une ICR nette de 3.051 dinars et l’ingénieur d’Etat en informatique verra son salaire augmenter de 4.305 dinars (ICR nette) pour atteindre 22.285 dinars en net au lieu de 17.980 DA. Un gardien percevra 11.321 dinars après l’inclusion d’une ICR nette de 2.047 DA.
Ces augmentations prendront effet à compter du 1er juillet 2006 au même titre que la revalorisation des pensions des retraités percevant moins de 10.000 DA. Le fonds de réserve pour renforcer et pérenniser le régime bénéficiant aux ayants droit sera institué à partir du 1% que retient l’Etat de la fiscalité pétrolière. Le tout sera inscrit dans la loi de finances complémentaire pour 2006 dont l’examen se fera par le prochain conseil des ministres. L’ICR sera intégrée dans l’assiette de calcul de la retraite. Son introduction dans les salaires des fonctionnaires permettra par conséquent, de revaloriser les pensions des retraités actuels de la fonction publique.
Les travailleurs des secteurs économiques public et privé auront droit à leur augmentation à la prochaine rentrée sociale. C’est la tripartite prévue à cet effet qui en décidera du seuil après aval bien sûr, pour ce qui est du public, du chef de l’Etat. Pour rappel, Bouteflika a aussi annoncé le 25 juin dernier au Palais des Nations un relèvement du Salaire national minimum garanti (SNMG). L’on avance d’ores et déjà que la première hypothèse, celle syndicale vise un relèvement de 2.000 DA.
Posté Le : 04/07/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.quotidien-oran.com