Les opérations d'assainissement du foncier agricole se poursuivent
toujours à Oran. A l'issue des enquêtes menées sur le terrain par les agents de
la direction des Services agricoles, plusieurs dépassements ont été constatés
notamment au niveau des daïra d'Es-Sénia, Aïn El-Turck et Bir El-Djir.
Ainsi une vingtaine de dossiers d'agriculteurs devraient être transférés
à la justice. Il s'agit de dossiers de personnes ayant bénéficié de terres
agricoles au titre du programme de mise en valeur par la concession. Des terres
qui ont été détournées de leur vocation initiale. Cette campagne n'est pas la
première du genre puisque auparavant quelque 80 agriculteurs ont été traduits
en justice. Les enquêtes ont révélé que ces terres ont été sous-louées,
envahies par le ciment, vendues à des tierces personnes ou carrément
abandonnées. Au total et selon une enquête effectuée par la direction régionale
de la Générale des concessions agricoles (GCA) sise à Oran, quelque 200
agriculteurs de la wilaya d'Oran avaient abandonné les terres agricoles dont
ils ont bénéficié au titre du programme de mise en valeur par la concession.
Ces agriculteurs n'étaient pas présents sur le terrain lors d'un recensement
effectué en 2009, par la commission de wilaya composée de représentants de
plusieurs instances dont la GCA, la direction des Services agricoles et la
conservation des forêts, dans le cadre de l'assainissement du foncier agricole.
La superficie abandonnée est estimée à 1.200 ha répartis en 11 périmètres créés
au titre du même programme couvrant une surface globale de 10.900 ha. Le manque
de moyens nécessaires à accomplir un certain nombre de tâches telles que
l'irrigation, le taillage des arbres et le désherbage est cité parmi les
raisons ayant conduit à l'abandon de ces terres. Pour remédier à cette
situation, la direction des Services agricoles a mis en demeure les
bénéficiaires concernés pour s'occuper de leurs terres et poursuivre leurs
activités à leurs propres charges. Une quarantaine de fellahs auraient rejoint
les périmètres situés dans les zones d'Aïn El-Beïda et Boutlélis. Les
agriculteurs ayant abandonné leurs terres agricoles seront, quant à eux,
pénalisés à travers l'annulation de décisions pour leur non-respect du cahier
des charges. Pour rappel, 706 fellahs de la wilaya d‘Oran ont bénéficié d'un
programme de mise en valeur agricole entre 1998 et 2008 pour une enveloppe d'un
milliard de DA. 70% des actions programmées ont été réalisées dont
l'aménagement du sol, l'ouverture de pistes, la plantation d'arbres fruitiers.
Le périmètre agricole de Boutlélis constitue «un bon exemple» en matière de
concession agricole. Pas moins de 548 ha ont été plantés en arboriculture,
notamment des oliviers ainsi que 52 ha de vignobles sur une superficie de 615
ha. Dans d'autres périmètres, le programme de la concession agricole concernant
l'arboriculture n'a pas atteint les objectifs escomptés du fait qu'il soit
concrétisé uniquement à hauteur de 50%. Cet état de fait résulte de la
réticence des concessionnaires, notamment au niveau des grands périmètres de
Tafraoui, Toumiate et Sidi Ghalem Ces concessionnaires, disposant déjà d'actes
administratifs dans le cadre de la réorganisation des terres agricoles de 1987
(loi 87/19), n'ont pas adhéré à l'ensemble des actions prévues au niveau des
parcelles (EAC et EAI). Par conséquent, ils ont préféré la poursuite du système
céréales-élevage aux dépens de l'arboriculture.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 07/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com