Algérie

Foncier inaccessible, garanties bancaires excessives, bureaucratie paralysante Investissement : c'est toujours la panne


Foncier inaccessible, garanties bancaires excessives, bureaucratie paralysante Investissement : c'est toujours la panne
Volonté politique
L'investissement en Algérie est en panne. Ce sont des milliers et des milliers de projets d'investissement qui sont bloqués. Tel est le constat des entrepreneurs et des experts. Cette situation devient préoccupante quand on sait que l'investissement reste le meilleur chemin pour créer un grand nombre d'emplois à même d'inverser la tendance en matière de chômage des jeunes aujourd'hui très important. Elle demeure la meilleure voie en vue d'atteindre la masse critique de richesses susceptible d'assurer le développement durable du pays.
Cette situation est d'autant plus préoccupante que dans dix, vingt ans, le facteur démographique compliquera les choses. Il faudra à ces échéances créer 500 000 - 600 000 emplois permanents au moins par an, contre une demande de 200 000 à 300 000 aujourd'hui, pour faire face à un flux beaucoup plus important de jeunes sur le marché du travail. Il convient dès aujourd'hui de commencer à réaliser cette grande 'fabrique de l'emploi" durable, si on veut assurer aux futures générations un avenir meilleur et si on veut prévenir dès aujourd'hui les tensions sociales susceptibles au regard de leur acuité de déstabiliser le pays.
Au demeurant, les raisons invoquées qui expliquent cette panne restent les mêmes : inaccessibilité du foncier industriel, accès difficile au crédit bancaire et bureaucratie paralysante.
À ce propos, il faut reconnaître que l'Etat a arrêté beaucoup de mesures pour alléger les procédures, faciliter les choses aux entrepreneurs. Mais elles restent insuffisantes. Le meilleur indice que nous faisons fausse route est notre classement parmi les derniers pays en matière de climat des affaires dans le Doing Business 2012 de la Banque mondiale. N'inventons pas la roue. Il suffit de suivre les pays pré-émergents ou émergents qui, en trois ans, ont remonté le classement de façon extraordinaire. Ils sont devenus des Etats reconnus pour leur très bon climat des affaires. Parce qu'ils se sont attaqués à leurs faiblesses : notamment les lenteurs dans les procédures administratives, dans la création d'une entreprise, la multiplicité des démarches pour obtenir un document. Ces pays ont récolté le fruit de leur effort : un flux d'investissements directs étrangers plus importants.
Mais ce classement ne constitue pas une fin en soi. Il n'est pas exhaustif. Il convient de s'attaquer à d'autres maux qui grèvent l'investissement en Algérie : des délais fort longs pour obtenir le certificat de conformité, le détournement du foncier au profit de pseudos investisseurs.
En tout état de cause, l'état de l'investissement en Algérie renvoie à une insuffisante volonté politique. Les difficultés à investir sont connues. Mais les solutions tardent à se mettre en 'uvre.
Tout cela ne peut s'expliquer que par des conflits d'intérêt : un choix de certains décideurs de privilégier l'import-import par rapport à l'urgence de mettre en place une économie productive. Nous payons aujourd'hui le prix de l'égarement de certaines sphères du pouvoir. La question est de savoir si le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui bénéfice d'opinions positives auprès de la communauté d'affaires nationale, pourra remettre les pendules à l'heure.
K. R.
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