Les terres privées dans le collimateur
Les propriétaires de terres agricoles seront obligés de les exploiter et de préserver leur vocation agricole en vertu de la nouvelle loi d?orientation agricole, a indiqué hier le ministre de l?Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, lors d?un point de presse qu?il a animé en marge de la réunion des cadres du secteur. Ainsi, ces exploitants dont les terres ne font pas partie du domaine privé de l?Etat n?auront plus le droit de les laisser en jachère comme ils ne pourront plus faire des investissements autres qu?agricoles. Saïd Barkat a insisté sur le fait que « le rôle du ministère de l?Agriculture est de veiller à ce que les terres restent agricoles. L?expropriation se fait par décision de justice et par d?autres administrations relevant d?autres ministères ». Il a réitéré la position qu?il a déjà exprimée dans de précédentes déclarations en affirmant : « Les terres appartenant à l?Etat ne seront jamais vendues et la loi sera appliquée avec plus de fermeté. » D?ailleurs, près de 39 000 exploitations agricoles collectives et individuelles n?ont pas bénéficié des mesures de soutien dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA), car présentant des irrégularités liées soit au démembrement (morcellement des terres) soit à des litiges. Le ministre a indiqué également que le montant du soutien de l?Etat à l?investissement pour l?amélioration de la production a atteint 94 milliards de dinars en quatre ans. Mais si l?on tient compte des déclarations du secrétaire général du ministère, Abdeslam Chelghoum, qui est intervenu devant les cadres du secteur, l?enveloppe allouée au PNDA sera « probablement » revue à la baisse et les programmes qui entrent dans le cadre de ce plan feront l?objet d?un « assainissement ». Concernant la lutte antiacridienne, Saïd Barkat a confirmé l?entrée en lice de l?Armée nationale populaire qui interviendra désormais directement avec ses moyens aériens après avoir fourni un soutien logistique. Des avions et des hélicoptères ont été adaptés à cet effet et des expériences ont été menées pour se préparer en prévision de la prochaine invasion. Lors de la phase automne-hiver, un peu plus de 1,6 million d?hectares ont été infestés et traités, a-t-il indiqué. Evoquant le syndicat des vétérinaires qui menaçait de recourir à une grève, le ministre a affirmé qu?il comprenait leurs doléances avant de poursuivre : « La Fonction publique, c?est la Fonction publique » pour signifier que son département ne peut remédier à la question des salaires. Il s?est engagé à améliorer leurs conditions de travail. S?agissant d?éventuels dégâts dus aux dernières intempéries, il a regretté que la culture de l?assurance ne soit pas répandue chez les opérateurs du secteur. Selon lui, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) vient d?engager une réflexion pour mettre sur le marché d?autres produits d?assurance ayant trait notamment aux dommages liés à l?invasion acridienne et à la sécheresse. « Nous avons demandé à des experts de visiter les régions touchées et aux walis de déclarer les zones sinistrées », a-t-il déclaré.
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Posté Le : 08/02/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nora Boudedja
Source : www.elwatan.com