Algérie

Folle course pour la liberté



Folle course pour la liberté
Comme son prénom l'indique, Rania est une jeune maman qui court derrière sa liberté salvatrice...Le mariage est un tableau où l'entente, la coexistence, l'amour, le respect, la confiance, la pensée saine sont rois...Le destin a voulu que Rania se marie le 14 juin 2010 à 10 heures. Le 14 juin 2014, elle divorce avec Mohand Arezki L., ce père de famille de deux enfants que la maman allait garder au nom de la loi. Rania a divorcé car elle n'a pu résister à ce fonctionnaire brutal.«Les coups, les blessures, le sang, les larmes, la douleur, les soirées bruyantes et douloureuses, les nuits blanches, les mises à l'écart dans une chambre qui n'était jamais la mienne», avait-elle dit au juge de la section statut personnel. Et au juge, elle ne dira pas que cela. Il y avait autre chose: les séquences de tortures comme par exemple les brûlures à l'aide de mégots allumés dans les parties du corps les plus intouchables. Affreux, terrible. Il n'y avait qu'à voir ses yeux cernés malgré sa belle allure et sa tenue élégante. Elle n'avait que 28 ans, la malheureuse...Elle s'était mariée à 24 ans, 24 printemps fanés, calcinés, ne laissant rien apercevoir au loin dans les horizons noirs, sans fin où les nuages plus noirs flottaient au vent...Rania est jeune, elle est même très jeune et elle a déjà deux enfants: deux ans et demi et sept mois. Elle est mariée à un fonctionnaire brutal, c'est elle qui l'a souligné et c'est ce qui a fait qu'elle soit venue au tribunal de Chéraga (cour de Blida) chercher des infos aux guichets pour divorcer.Elle avait quitté son domicile à Aïn Bénian, avec un seul but, chercher son avenir, un avenir incertain. Elle allait y réfléchir aux guichets!Oui!Aux guichets! Vous pensez bien qu'elle s'était heurtée à un mur. Avec toute la pression du public, la pauvre dame ignorait comment faire pour quitter la «brute», la bête sauvage doublée d'un têtu, méchant, rancunier et jaloux...«Madame, cherchez donc un avocat. Ce chemin est plus court. Nous n'avons ni le temps ni la compétence pour vous aider!» avait lancé Zakia R., une jeune greffière qui a gonflé ses joues en signe d'épuisement. C'est alors que Rania allait s'asseoir, d'abord sur un siège dans la salle des «pas perdus» et penser haut: «Un avocat, un avocat, moi qui suis réservée, comment en aborder un'» pensa-t-elle encore plus bas.Elle avait oublié qu'une fée passait dans les parages où était assise Kheira, la greffière, elle-même meurtrie, les yeux gonflés.Mais voilà qu'une avocate en robe noire vint à passer. La dame se précipita vers elle. Elles eurent 22 secondes de discussion. L'avocate sortit une carte et la tendit à la malheureuse. Rania revint se rasseoir. Elle avait une folle envie de parler, de crier sa douleur, de tout cracher. Elle s'avança de quelques décimètres et marmonna: «Voulez-vous écouter mon histoire'». Nous la regardâmes comme pour l'inviter à le faire, mais pas dans l'immédiat. Elle prit nos coordonnées et nous invita le jour de l'audience de la conciliation.Entre-temps, Rania avait passé en revue les quatre ans d'enfer, une vie conjugale où même les deux naissances n'avaient rien amené!Et le jour J, Rania était là dans le couloir sinistre. Elle était sur son «trente-et-un» comme pour aguicher son - ce qu'elle considère déjà - ex-mari ou pour lui prouver qu'elle avait bien dormi durant la nuit de la séparation. En attendant l'appel de la greffière, Rania nous racontera tout ce qu'elle avait enduré en quatre ans d'un mariage raté sur toute la ligne.«Tout ce que je peux vous dire, c'est l'enfer de mon mari, un «haggar» comme on n'en trouve jamais dans des familles honorables.Buveur, fumeur, sniffeur, cracheur, menteur, saboteur, il représentait tout ce que le mal mettait en évidence dans un foyer où la peur, le stress, la mauvaise foi et surtout l'absence d'affection, d'amour, faisaient défaut, salement défaut. Et tout ce tableau n'avait de vrai que la liberté d'une jeune maman qui a obtenu le divorce pour une vie meilleure! Mieux qu'avant!




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