Algérie

Folio, Des contes pour chaque saison



Les anciens contes arabes permettent de représenter tout ce que l’on voudra, mais à la condition formelle d’embellir l’objet décrit tant et si bien qu’on ne puisse plus le reconnaître », écrit Amar Belkharfi(1) dans son nouvel ouvrage sur Les contes d’autrefois(2).

Pour Makhlouf Ameur, critique bien connu cité par l’auteur : « Autrefois, la littérature édifiait tout en divertissant. Elle faisait oublier au lecteur les difficultés et les souffrances de la vie, ne lui montrait que des tableaux aimables et riants. » En réalité, toutes les littératures du monde sont passées par là. On se rappelle bien que quand les anciens conteurs représentaient la pauvreté, c’était une pauvreté décente, proprette, dont le langage était fait de modestie et de noblesse ; par ailleurs, à la fin du conte, on voyait invariablement apparaître une jeune dame ou une jeune fille au cœur sensible, dont les parents étaient riches et généreux, ou encore un jeune homme bienfaisant : grâce au bien-aimé ou à la bien-aimée, la joie et l’abondance succédaient à la misère, des larmes de gratitude arrosaient la main secourable, et le lecteur ne pouvait s’empêcher de porter à ses yeux son mouchoir de batiste ; il se sentait devenir meilleur, plus sensible d’après nos anciens conteurs. Amar Belkharfi, qui a fait un petit sondage, relève l’avis d’un lecteur de romans policiers modernes : « Ce qu’on demande à un livre, dit-il, c’est de vous divertir agréablement ; je sais bien que la vie a une foule de côtés sombres et déchirants, et si je lis, c’est pour les oublier ! » Comme les auteurs de romans policiers, les anciens conteurs voulaient que le lecteur oublie « les côtés sombres de la vie », c’est ce qu’affirme notre auteur qui a réservé la deuxième partie de son livre à des exemples de contes anciens. Sept contes sont ainsi publiés intégralement et annotés par l’auteur pour faciliter leur compréhension par le lecteur d’aujourd’hui. Parmi ces contes, on trouve deux qui n’étaient contés qu’en été : Songes d’été et Mirages. D’après Amar Belkharfi, « chaque saison avait, en effet, ses contes ».

 

 1) Né en 1953 à Boudouaou, Amar Belkharfi est fonctionnaire des P et T.
 2) Les Contes d’autrefois (Essai + sept contes originaux), éditions Enasr, Annaba 2006-186 p. 315 DA

 




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