Voilà donc les Palestiniens qui s?entretuent, rappelant les douloureux épisodes libanais des années 1980, avec les dissidences par les armes encore et toujours au sein du Fatah, au point qu?il devenait difficile de savoir qui était avec ou contre qui. Le leader palestinien, le défunt Yasser Arafat, en était lui aussi la cible. Encore qu?à l?époque nul ne pouvait l?accuser de trahison même si, en tant que président de l?Autorité palestinienne, il avait commencé à se heurter à la montée en puissance du Hamas. Et c?est ce même mouvement que l?on croyait enclin à se transformer en parti politique avec sa participation aux élections législatives de janvier 2006 qui affronte par les armes les institutions palestiniennes de sécurité qu?il dit qu?elles sont accaparées par le Fatah, devenu son rival, et depuis peu son ennemi politique. Les Palestiniens n?ont pas de Constitution, mais une loi fondamentale qui énonce certains principes et chaque partie en fait la lecture qu?elle veut. Exactement comme en ce qui concerne l?autorité devant régir les corps de sécurité. Qui décide de quoi, et gare à l?erreur, car l?on se rend compte que les divergences ne sont pas aussi simples, puisqu?elles se règlent avec les armes et depuis hier à coups de canon. Les habitants de Ghaza assistent à une opération de liquidation et tout le monde appréhende la fin, demain, de l?ultimatum fixé hier par le Hamas aux combattants du Fatah. Face à un tel déluge de feu qui tend à accréditer la thèse israélienne selon laquelle les Palestiniens sont ingouvernables et que, par conséquent, il ne fallait pas leur octroyer un Etat, le président de l?Autorité palestinienne craignait hier un « effondrement » de la situation dans la bande de Ghaza, en cas de poursuite des affrontements interpalestiniens. Comme si la situation n?avait pas encore atteint un point de non-retour et qu?une partie non négligeable de ce territoire échappait désormais à son autorité. De son côté, un porte-parole de la présidence avait déclaré mardi que « toutes les informations et tous les faits indiquent qu?il existe un courant, dont font partie des dirigeants politiques et militaires du Hamas, qui prépare un putsch contre la légitimité palestinienne, croyant pouvoir contrôler la bande de Ghaza par la force ». Et dire qu?il y a quelques mois, le Hamas tenait exactement le même discours, accusant l?Autorité palestinienne de fomenter un putsch après la décision d?organiser des élections générales anticipées, sauf que cette fois les moyens sont ceux qu?autorise la puissance militaire. Et les Palestiniens dans tout cela ? A vrai dire, c?est bien la pire des situations qui leur est imposée. Des Palestiniens tuant d?autres Palestiniens. Ils croyaient en avoir fini avec le cauchemar d?il y a vingt ans. Pour une absurde question de leadership. Cette fois, l?enjeu, c?est l?autorité. Du pareil au même. Mais incontestablement, la cause palestinienne en est gravement atteinte. Inutile alors de se demander qui est le vainqueur de ce bras de fer.
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Posté Le : 14/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com