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Fofa 2013. courts métrages : attention talents Culture : les autres articles



Fofa 2013. courts métrages : attention talents Culture : les autres articles
Les cinq premiers courts métrages en compétition pour le FOFA 2013 ont été projetés mardi à la Cinémathèque d'Oran en présence de leur réalisateur respectif.Un peu d'exotisme caractérise Les Fleurs de Tiwilit, du Tunisien Wassim Korbi, qui a capitalisé sa participation aux éditions précédentes du festival pour privilégier une collaboration intéressante à souligner avec ses homologues algériens, marocains et mauritaniens, chacun ayant participé dans un créneau spécifique. Le résultat de cette démarche, avec une dimension maghrébine apparente, correspond parfaitement à l'un des centres d'intérêt de l'auteur, qui a déjà analysé les thématiques idéologiques et esthétiques traitées dans le cinéma produit dans cette aire géographique. Sans doute pour mieux mettre en avant la force de l'image, le monde de «Tiwilit» est sombre, silencieux et presque atemporel.
Actuel et politique est par contre La Gandoura blanche, de l'Algérien Akram Zaghba. En arrière-plan, la chute et la fuite du président tunisien Zine El Abidine Benali, et, par extension, les événements dits «révolutions arabes». Mais ce que montre le réalisateur, c'est un islamiste radical en train de préparer un attentat kamikaze. Une menace insidieuse qui relègue au rang de l'ironie le qualificatif «hommage aux révolutions arabes» qui accompagne la présentation de cette courte histoire. Un certain flou camoufle le message que veut transmettre cet auteur, qui ambitionne de réaliser un long métrage.
La narration est en revanche bien mise en évidence dans la tragédie de la Marocaine Asma El Moudir, intitulée Les Couleurs du silence. Les péripéties d'un père pêcheur qui peine à faire vivre sa petite famille, dont une fille sourde vivant dans un monde intérieur qu'elle extériorise seulement en dessinant. Hormis l'histoire singulière et le lien exprimé avec le grand-père de l'auteure du film, les conditions difficiles des petits pêcheurs marocains sont une réalité palpable et maintes fois soulevées. La thématique de Sokoon, du Bahreïni Amar Abdullah El Kooheji, est sans prétention avec une histoire d'exorcisme sur fond de mensonges motivés par les durs tabous de la tradition (relations hors mariage et unions forcées).
Cependant, le réalisateur a bien fait de miser sur la qualité de l'image en nous livrant de beaux plans fixes et de magnifiques portraits de visages noirs ou basanés. Enfin, beaucoup plus subtil est le court métrage de l'Irakien Mohanad Hayal qui s'est intéressé aux enfants victimes de la folie meurtrière qui ne cesse de s'abattre sur ce pays. En effet, au lieu de tenter de choquer en montrant la violence (elle est banalisée par les médias), le réalisateur suit un enfant de 5 ans perdu dans les dédales d'un cimetière. C'est cette présence-absence sur fond d'insouciance qui donne sa force au film, un témoignage particulier sur un drame vécu dans un pays qui, à peine libéré de la tyrannie, a sombré dans le chaos.


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