Algérie

Focus sur les maladies professionnelles de l'éducation



Outre les risques physiques qu'encourent les enseignants, un des intervenants, le Pr Hamadouche, a mis l'accent sur les risques psychologiques dont le stress et les chocs post-traumatiques consécutifs aux agressions.Le CEM Abdelhamid-Belattar de Sétif a abrité, la semaine passée, une journée d'étude dédiée à la médecine du travail. La rencontre organisée par le service de médecine du travail, relevant de la direction de l'éducation de la wilaya, a été encadrée par le service de médecine du travail du CHU Saâdna-Abdennour. Quatre interventions ont été assurées par les professeurs et médecins du service. Il s'agit des risques professionnels et prévention chez les enseignants, des accidents du travail et maladies professionnelles, des rôles et missions de la médecine du travail et la législation relative à la médecine du travail.
Pour le Pr Mohamed Hamadouche, chef de service de médecine du travail au CHU de Sétif, "l'enseignant se retrouve dans un environnement social et technique en progression continue et rapide, alors que la capacité d'anticipation et d'adaptation de l'école, de ses objectifs, de son organisation et de ses méthodes pédagogiques n'arrivent pas à suivre cette progression". Ce qui, selon le conférencier, est à l'origine d'une multitude de dysfonctionnements entraînant la dégradation des conditions de travail des enseignants. "Ces dysfonctionnements font que les enseignants encourent des risques essentiellement psychosociaux et physiques.
Il s'agit, notamment, des troubles de la voix ; les enseignants devant élever la voix en permanence du fait d'un environnement bruyant. Ce qui provoque l'apparition d'une dysphonie qui demeure, pour le moment, la seule maladie professionnelle reconnue chez les enseignants en Algérie.
Il est aussi constaté que des troubles veineux (varices) apparaissent chez le personnel enseignant du fait d'une position debout fréquente ainsi que des troubles musculo-squelettiques (douleurs des articulations et douleurs musculaires)", précise encore l'intervenant devant une assistance composée des responsables de la direction de l'éducation nationale et des représentants des syndicats. Il est à noter que les enseignants encourent le risque de contracter d'autres maladies, notamment à cause de la manipulation des produits chimiques dans les laboratoires, ou de tomber de l'estrade souvent à l'origine de fractures et d'entorses.
Outre les risques physiques, le Pr Hamadouche a mis l'accent sur les risques psychologiques dont le stress et les chocs post-traumatiques consécutifs aux agressions. "On ne doit pas non plus oublier les atteintes psychiques dont la fatigue, l'irritabilité, les troubles du sommeil, les états anxieux, les dépressions, les troubles du comportement, les réactions auto et hétéro- agressives et les conduites addictives au tabac, aux anxiolytiques et autres psychotropes", a-t-il énuméré en notant des atteintes somatiques dont les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l'obésité, les troubles musculo-squelettiques et les troubles gastro-intestinaux.
Pour prévenir l'apparition des affections précitées chez le personnel de l'éducation, il a préconisé des visites médicales périodiques en vue de dépister diverses atteintes, telles que les troubles visuels, l'hypertension, l'excès de poids, ainsi que ceux liés au stress. Par ailleurs, il a insisté pour que les enseignants, victimes d'une agression violente, fassent l'objet d'un accompagnement (psychologique et juridique), afin de limiter les conséquences psychologiques des pathologies post-traumatiques de l'agression.
Côté structure, il a demandé d'améliorer les conditions de travail par l'insonorisation des locaux, l'amélioration de l'éclairage, l'installation d'une climatisation satisfaisante et une ventilation et aspiration des vapeurs, gaz et poussières dans les laboratoires et les ateliers, tout en plaidant pour l'extension et la révision des tableaux de maladies professionnelles dans le secteur de l'éducation.

FAOUZI SENOUSSAOUI


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