Algérie - A la une


Focus
A l'heure la plus froide du jour, il n'y a qu'un seul chemin à prendre, celui du Berliner Palast pour la séance très matinale de presse.Berlin se couche très tard et ne se lève pas trop tôt. C'est aussi l'heure la plus silencieuse du jour. Très peu de circulation autour de Postdamer Strasse. Les pas creusent des marques dans la neige tombée la nuit. En chemin, une halte au chapiteau Audi où du café et des croissants sont offerts aux journalistes qui se pressent vers la salle. Sympathique métier que celui de critique. La Berlinale l'héberge au Holliday Inn. La firme automobile lui offre le petit-déjeuner. Les sponsors (du festival) lui proposent des échantillons de grandes marques de parfums, des tee-shirts, des «clés» pour ordinateur, des gadgets...Il voit en priorité les films courts, longs, muets, sonores. Il retrouve à Berlin des amis, les forts en thème du cinéma, qui étaient aussi à Toronto, Dubaï, San Francisco, Venise et sur la Croisette de Cannes. Ils lui disent tous : «Good to see you again !»Et on s'engouffre ensemble dans la salle déjà presque pleine. Un peu plus tard, installé bien au chaud dans le grand salon du Hyatt Regency, à l'heure de la conférence de presse, il faudra poser des questions au cinéaste sur le cinéma et ses techniques complexes. Aussitôt après, c'est dans la salle de presse, plongé sur l'écran d'un ordinateur, qu'on signale la présence de «l'envoyé spécial» consciencieux. L'ennui, c'est qu'il met du temps à trouver un titre... Faute d'avoir à s'épancher chaque jour sur la «compétition» (l'art du Danois Von Trier n'est sans doute pas la voie royale du 7e art), le critique peut se rabattre sur d'autres aspects du programme, et pourquoi pas les courts métrages. A Berlin,il y a beaucoup de courts métrages dans toutes les sections.Au cinéma, avant le long, il y a toujours le court, qui n'est montré que dans les festivals. Des cinéastes jeunes viennent à Berlin avec leurs courts métrages. Présentant leur carte de visite auprès des producteurs, car ils espèrent tous se lancer dans le long. Pour l'instant, après le festival, les courts métrages vont finir inéxorablement sur un écran de télévision tard le soir. Les courts sont des films sans spectateurs dans les salles. Seulement, des télespectateurs. Petit inventaire choisi parmi 25 films courts métrages, de 21 pays, montrés au 64e Festival de Berlin. Smile and the World Will Smile Back est un film israélo-palestinien tourné à Hébron la nuit.Des images ordinaires de l'occupation. Les soldats israéliens ont le droit d'entrer où ils veulent, quand ils veulent. Mais les habitants d'Hébron ont le droit de les filmer ! Trois pierres pour Jean Genet, film de Freieder Schlaich, jeune cinéaste allemand proche de Werner Schroeter, nous montre le voyage de la chanteuse Patti Smith à Larache, au Maroc, sur la tombe de Jean Genet. Om Amira, de Naji Ismaïl (Egypte) est un documentaire de 25 minutes sur la vie d'une famille pauvre du Caire. Om Amira survit avec les siens en vendant des pommes de terre frites dans la rue, près de Maidan Tahrir. Xénes, de Mahdi Fleifel (Palestine) est un docu-fiction sur les harraga qui quittent le camp de réfugiés au Liban et se retrouvent à Athènes, en Grèce.




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