Tel un balancier, la présidentielle nous revient en pleine figure. En parler, c'est à coup sûr se lancer sur un terrain glissant où la moindre des allusions risque d'être interprétée à tort et à travers. Alors, que faire ' Se taire et laisser braire les pseudo-faiseurs d'opinion, ou bien essayer d'y voir un peu plus clair au péril de déplaire à certains ' Peu importe. N'ayant aucune position partisane ambiguë et, encore moins, une comptabilité douteuse, seule la logique essayera de guider les pas de l'écrit d'aujourd'hui. Et ça n'est pas peu dire que la lisibilité y sera de mise. C'est qu'entre report de cette échéance, annulation de l'élection et révision de la Constitution, le flou artistique a conquis l'espace politique. En photographie ou au cinéma, on nomme «flou artistique», un effet de flou désiré et maîtrisé. Mais en politique, ce flou est-il désiré, maîtrisé ' Répondre à la question, c'est chercher les entourloupes, les manipulations qui masquent les imperfections de l'image. Des imperfections d'intentions scabreuses, d'intérêts sournois, d'opportunités surprenantes, d'entrismes inavoués essaient de se noyer dans le flou ambiant. A la loupe ou à l'?il nu, il y en a, hélas, à la pelle tant que le président Bouteflika ne s'est pas prononcé sur le sujet. Certes, en examinant des faits, en analysant des données objectives, plusieurs appels lui ont demandé de rempiler pour un cinquième mandat, mais seul lui décidera. Comble de la dissipation, la légèreté avec laquelle des «experts de la clairvoyance» ont proposé des noms à sa succession augure d'une cécité absolue. Une cécité qui fait l'impasse sur la stature même d'un chef d'Etat. En y rajoutant les six candidats autoproclamés, on se demande qu'a pu faire ce pays pour mériter tel embrouillamini. Et l'opinion publique, dans tout ça ' Elle semble avoir perdu le goût de la réflexion. Elle se satisfait de l'émotion basique ou du déni systématique. Une émotion qui déplore la maladie du Président et le déni qui récuse les propositions farfelues. En réalité, le citoyen lambda en fait un sujet de préoccupation, sans peur du lendemain. Loin d'être niais, il examine les tenants et les aboutissants, repense les faits dans un contexte plus large et, il espère un holà ! salutaire, salvateur. En tirant de son expérience et de sa culture, ce quidam sait que seul Bouteflika pourra le tirer de cette spirale infernale. En dehors de lui, le terrain n'offre aucune visibilité enthousiasmante. Que des passeurs de la peur, des pleureuses d'un temps révolu, des répétiteurs inlassables d'un message porteur d'angoisse ou d'hystérie. Face à eux, des voix responsables tentent de raisonner, d'expliquer, de convaincre mais, comme d'hab, l'expression de vérité est repoussée, dénigrée même. Afin d'élaborer des théories abracadabrantes pour démonter les données exposées, ça se nourrit alors de rumeurs, de choses entendues ou lues sur la presse étrangère, «soucieuse» de notre devenir. Des fantasmes, des frustrations sont dans le versant incessant de ces rumeurs infondées. La gangrène insinuée fera-t-elle de nous des moutons apeurés qui vont se jeter dans les bras des bons bergers étrangers bien intentionnés ' Personne n'est dupe. Des hommes et des femmes de bonne volonté qui s'accordent le temps de l'analyse et de la réflexion existent dans ce pays, n'en déplaise à certains. Ils agiront en temps voulu, loin de toute précipitation ou surenchère?
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Posté Le : 17/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M N
Source : www.letempsdz.com