Algérie

FLN : Saïd Abbada accuse



Interrogé par le Quotidien d'Oran sur le silence de l'instance qu'il préside concernant ce qui se passe sur la scène nationale et régionale, Abbada dira: «Nous sommes une instance dont la voix n'est pas audible pour le moment».

Il se déclare pour une réforme constitutionnelle en profondeur. Aussi, il plaide pour un autre contrat de l'Alliance présidentielle parce que «nous ne partageons pas les derniers propos tenus par Ahmed Ouyahia lors de sa prestation télévisée». Et pour conclure, il estime que «chaque parti doit avoir son propre programme» et que «le programme du Président devient un simple alibi».

C'est à un véritable réquisitoire que s'est livré Saïd Abbada, une des têtes d'affiche des redresseurs du FLN, contre l'actuelle direction de son parti. Dans une salle fermée, devant une centaine de militants appartenant à cette aile, l'hôte d'Oran a dressé un tableau sombre de la situation que traverse l'ancien parti unique. «Notre parti est malade»;«sa situation actuelle ne lui permet pas de se positionner actuellement sur la scène politique nationale» ;«déviation, allégeance, régionalisme, emprise des hommes d'affaires» ; «disparition des valeurs de militantisme, grand écart par rapport aux principes du 1er Novembre», voilà quelques-uns des constats que Saïd Abbada a utilisés pour caractériser la situation du parti.

Et de conclure: «Ceci est le résultat de la politique de l'actuel SG du parti et de la direction issue du dernier congrès». Concernant cette manifestation, il dira que «c'était une foire, pas un congrès. De 3.000 participants prévus initialement, nous nous sommes retrouvés avec 7.000».           Plus grave, ajoute-t-il, «nous sommes devant une situation de véritable blocage». Il n'hésitera pas à tonner pour affirmer que «les aspirations des militants et des citoyens se sont évaporées et que l'actuel FLN a d'autres préoccupations totalement étrangères à ce qui se passe sur la scène politique nationale et internationale». Plus loin, le chef des redresseurs n'hésitera pas à faire porter à Belkhadem une part de responsabilité des événements du 5 janvier qui ont secoué le pays. «La déclaration du SG avançant que le FLN restera au pouvoir jusqu'en 2030 a attisé la colère des jeunes et a été assimilée à une provocation», soulignera-t-il. Il précisera que cette intervention est venue au moment où les yeux des Algériens étaient rivés sur le vent de changement qui soufflait sur la Tunisie.

Continuant sur la même lancée, malgré les cris des protestataires qui se sont massés dehors, Abbada a prédit la débâcle du FLN en 2012. Parce que son parti s'est transformé en un simple «comité de soutien», affirme-t-il. «Nous sommes devenus un parti incapable de proposer des alternatives», lance-t-il à une assistance un peu éberluée par ce discours. «Nous nous retrouvons dans des salles à nous chamailler, alors que des événements majeurs se passent sur la scène nationale et internationale», tonnera-t-il. «Nous n'avons plus de présence sur la scène sociale.

Nous avons perdu toutes les organisations de masse». Pour Abbada, l'actuelle direction travaille contre les intérêts du parti et contre même le Président lui-même. Soulevant la question organique actuelle, Abbada affirmera que 70% des kasmas ont été désignées dans des appartements privés. Comme première démarche pour sortir de la crise, Saïd Abbada préconise l'assainissement de la composante du comité central. «Un simple photographe de presse qui couvrait l'événement s'est retrouvé membre de cette instance», remarquera-t-il. Une fois cette étape franchie, «on passera à une conférence nationale consultative» à laquelle prendront part tous les militants de la base. Après, on pourra envisager un congrès extraordinaire.

En attendant, l'aile des redresseurs envisage dans les jours ou les semaines à venir de saisir la justice pour réclamer «l'annulation des travaux et des résultats du 9e congrès». Autrement dit, la légitimité de ce congrès et ce qui s'en est suivi.

«Maintenant, nous pouvons songer à cette démarche parce que notre dossier est en béton».    Versant dans l'anecdote, il dira que le slogan du 9e congrès a été importé du Soudan et que l'organigramme a été importé du parti de Moubarak d'Egypte. Il soulignera que quelques dizaines de fidèles à MM. Abid et Belkhadem se sont donné rendez-vous devant le siège de la kasma 2 où s'est tenue cette rencontre.

La présence d'un cordon de sécurité a permis la sécurisation de la sortie d'Abbada et de Kara Mohamed-Seghir. Commentant l'événement, un commentateur dira que le FLN ne pèse pas lourd à Oran eu égard aux présents dans la salle et ses alentours.




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