Algérie

FLN-RND: Fin de la polémique, objectif 2019



Ambiance détendue et politiquement correcte, avant-hier, lundi, dans un des salons du Palais du gouvernement, où Ahmed Ouyahia, sous sa double casquette de Premier ministre et chef du RND, avait accueilli le SG du FLN, Djamel Ould Abbès. Une rencontre au cours de laquelle les responsables des deux principaux partis politiques ont vraisemblablement enterré la «hache de guerre» après une vive polémique créée, il y a deux semaines, par des déclarations incendiaires de Djamel Ould Abbès, qui avait accusé le RND d'avoir conditionné son soutien, en 1999, à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika. Une joute verbale de plus entre les deux partis, qui forment le gros de la majorité gouvernementale et le principal soutien à un 5ème mandat du Président Bouteflika.En effet, cette bataille très médiatisée, entre les deux majors de la politique, en Algérie, a été exacerbée par des déclarations, pour le moins renversantes, de Djamel Ould Abbès, sur le supposé soutien «tarifé» du RND à la candidature de Bouteflika, lors de l'élection présidentielle de 1999. «Je me souviens qu'un nouveau parti dirigé par un nouveau venu à la politique a dit au candidat Bouteflika combien de portefeuilles ministériels et de postes de walis allait-il donner à son parti, en contrepartie de son soutien. Et à Bouteflika de lui répliquer : ça c'est dans les souks El Fellah, moi je ne suis pas venu pour vendre ou acheter, je suis le président de tous les Algériens», avait déclaré Djamel Ould Abbès, le 18 juin dernier, en citant quelques anecdotes politiques aux journalistes, sans citer cependant le nom d'Ouyahia. Le lendemain 19 juillet, la réponse du chef du RND est venue, sous la forme d'un communiqué dans lequel le parti d'Ouyahia précise que «la position personnelle de l'ex-secrétaire général du parti, à ce moment-là, a mené la direction du Rassemblement à retirer sa confiance à M. Tahar Ben Baibech (ex-SG du RND) et à élire M. Ahmed Ouyahia comme secrétaire général».
Le RND ajoute qu'il a apporté son soutien «sans réserves ni conditions, depuis l'année 1999» à l'actuel chef de l'Etat, et fait porter la responsabilité du «chantage», évoqué par Ould Abbès, à son ancien responsable, Tahar Ben Baibech. Il était évident que la réconciliation entre les deux responsables et la prochaine élection présidentielle soient au menu de cette rencontre, et, surtout de montrer à tous que le FLN et le RND ne sont pas en compétition, et tiennent également à parler d'une même voix, enterrant, définitivement, la polémique sur ce qui s'était passé en 1999. «Nous serons un soutien fort au président s'il accepte de répondre favorablement», à notre appel pour qu'il brigue un 5ème mandat, a déclaré le Premier ministre et néanmoins chef de file du RND. A l'issue de cette rencontre, le SG du RND Ahmed Ouyahia a dans une déclaration à la presse souligné qu' «une partie de l'entretien (avec Djamel Ould Abbes, Ndlr) a été consacrée à un échange de vues sur la situation générale du pays.» «Cela a été une occasion pour qu'on fasse le point sur la situation au plan social, financier, économique, et fort heureusement, il y a des signes d'amélioration de la situation, et le combat se poursuit», a indiqué Ouyahia, qui a ajouté qu'«on va avoir une autre réunion, entre les quatre partis de la majorité gouvernementale lorsque le projet de loi de Finances 2019 sera achevé.» Il ajoute : «on a, ensuite, poursuivi notre entretien, en tant que SG des partis du FLN et du RND, pour discuter, en tant que partenaires politiques, car pour nous au Rassemblement, le FLN est un allié stratégique, nous avons la même source à savoir un choix national, ensuite un même objectif, à savoir l'intérêt de l'Algérie.» Le chef du RND a souligné que «c'est ce qui nous a permis d'avoir la même démarche, en particulier celle de demander au Président Bouteflika d'accepter un autre sacrifice pour se présenter, à l'élection de 2019 et nous serons au RND, au FLN et d'autres partis alliés, un soutien fort au Président Bouteflika, s'il accepte cet appel.» «Nous espérons que cet appel soit entendu», a-t-il précisé, avant de relever que sa rencontre avec Ould Abbès «nous a permis, également, de discuter de la situation internationale, notamment au Sahel, au Proche-Orient, les relations entre les grandes puissances occidentales, car tout cela a une relation directe ou indirecte avec la situation actuelle, en Algérie et son avenir.» Abondant, dans le même sens, le SG du FLN, a estimé que cette rencontre avec son «frère ennemi» Ahmed Ouyahia a «été fructueuse. Nous avons, bien-sûr, discuté de la situation du pays, et le RND est l'allié du FLN». «Nous sommes main dans la main, depuis 1999, et nous avons une meilleure perception, que les autres, de ce qui a été réalisé, durant ces 20 dernières années», affirme-t-il, comme pour clore définitivement, la parenthèse politique de 1999. Et «cela grâce au Président Bouteflika, et notre espoir est qu'il poursuive cet effort, notamment, pour faire face aux défis sociaux, économiques», ajoute Ould Abbès. «Quant à la situation globale du pays, les choses ne sont ni roses, ni sombres et nous assurons le gouvernement du soutien total du FLN en allant, la main dans la main, avec le RND, notre principal allié», affirme Ould Abbès, moins de deux semaines après avoir accusé le RND et Ouyahia d'avoir «monnayé» leur soutien à la candidature de Bouteflika.


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