Algérie

FLN-RND : de la fausse grandeur à la vraie décadence



Longtemps considéré comme l'immuable et fidèle base populaire du régime, mais aussi un réservoir intarissable de cadres, le tandem FLN-RND subit, fatalement, les contrecoups d'une puissance surdimensionnée à dessein des décennies durant. Appareils du pouvoir par excellence, le FLN et son alter ego le RND n'ont pas pu résister à la déferlante citoyenne du 22 février dernier.L'irruption de la rue dans le champ politique national a brusquement rappelé les adeptes des deux partis du pouvoir à leur réalité d'instruments politiques aux mains des puissants. En effet, les deux formations sont laminées depuis. Réduits à leur plus simple expression, le FLN et le RND n'ont donné signe de vie qu'à travers des communiqués de soutien au pouvoir qui a pris le relais de celui du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
Tombés en disgrâce, ils ont été la cible de la rue qui réclame la mise au musée du premier et la dissolution du second. Le scrutin présidentiel tenu jeudi a, encore une fois, montré la faiblesse de ces deux appareils, lesquels ont pourtant présenté et soutenu un candidat, à savoir le secrétaire général du RND, Azzedine Mihoubi. Cette alliance n'a pas pu donner des ailes à Mihoubi qui n'a glané que quelque 600 000 voix.
Le calcul fera ressortir que les deux "premières" forces politiques du pays sont loin d'être des machines à porter les candidats au firmament. En effet, avec une majorité à l'APN et aux Assemblées locales élues, le poids de ces deux partis dans une quelconque élection doit être, en toute logique, déterminant. Rien de tout cela finalement. Le score réalisé par le candidat du RND, Azzedine Mihoubi, soutenu par le FLN, ne met pas en évidence la puissance et la popularité dont ces deux formations se vantaient.
En revanche, ce score renseigne, si besoin est, sur l'ampleur des fraudes qui ont de tout temps soutenu ces deux appareils. Il faut rappeler, dans ce contexte, la fraude massive lors des législatives de 1997 en faveur du nouveau-né d'alors, le RND. Le discrédit de ces deux formations, comme toutes les autres d'ailleurs qui ont composé avec le régime, était, certes, attendu, mais leur implication dans une gestion des plus chaotiques des affaires du pays les place dans une posture des plus inconfortables.
Le score obtenu par leur candidat à la présidentielle de ce 12 décembre vient conforter la demande de dissolution de l'un et la mise au musée de l'autre, une demande au demeurant adoptée par la rue depuis le 22 février. Une action à inscrire dans le cadre d'un assainissement du champ politique afin de faire place à de vraies forces de propositions dont le pays a grandement besoin.
L'échec du candidat de ces deux partis, conjugué à leur effacement de la vie publique et politique nationale depuis le début du soulèvement citoyen contre le régime, doit être rentabilisé pour offrir au pays de nouveaux cadres et espaces d'organisation.

Mohamed Mouloudj


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