Algérie

FLN: L'heure des grandes manœuvres


Belkhadem est le moins que l'on puisse dire dans une mauvaise posture. D'un côté, les dissidents s'attellent à préparer un congrès parallèle pour court-circuiter le rendez-vous organique et d'un autre, les instigateurs d'une campagne de dénigrement veulent que le parti soit mis au musée. Pris en étau, il devra sûrement engager dans les prochains jours de grandes manoeuvres.

 Les événements s'accélèrent pour les pourfendeurs de Belkhadem qui ont décidé de passer à l'action. Les désormais animateurs de la cellule de crise du FLN installeront dans les dix jours qui viennent la commission de préparation du congrès parallèle du FLN. Un rendez-vous crucial devant se tenir au premier semestre de l'année prochaine. Ladite commission sera probablement présidée par Makhalif, l'un des plus farouches opposants de Belkhadem. C'est ce que nous a révélé hier l'ancien député Abdelkader Zidouk, l'un des animateurs de la cellule et membre du conseil national du parti.

 Cette décision intervient selon notre interlocuteur suite «au blocage dans lequel se trouve la situation au sein du parti depuis deux ans». Et d'enchaîner: «Nous avons tout fait pour que cette situation soit débloquée mais Belkhadem nous mène en bateau. Nous avons eu avec lui une discussion de plus de quatre heures, il nous a certifié que tout rentrera dans l'ordre et que les dysfonctionnements au sein du parti seront résolus mais jusqu'à présent rien n'a été fait. Il a lui-même reconnu l'existence de membres intrus au sein du conseil national et au sein de l'instance exécutive. Il nous a même dit que pas moins de 40 personnes sur les 120 composant cette dernière structure ne sont pas des militants mais il ne fait rien. Il est incapable de mettre de l'ordre. Nous avons discuté avec des symboles de la guerre de libération, les figures de proue du FLN qui ont marqué les grandes dates de la révolution qui nous disent qu'effectivement l'actuelle direction ne mérite pas de siéger à la tête du parti». L'ancien député soutient mordicus que «l'annonce de la tenue d'un congrès parallèle a eu un écho favorable auprès de la base et qu'un nombre non négligeable de militants ont manifesté leur participation». «Et c'est pour cette raison, a-t-il fait savoir, que trois rencontres sont programmées. La première se tiendra dans quelques jours à l'ouest du pays, la deuxième à l'est et la troisième au centre. Et c'est suite à ces rencontres qui seront chapeautées par Azi Benthabet et Mdjahed Abdesslam que sera dégagée la commission nationale de préparation du congrès parallèle ainsi que la désignation des délégués». Il faut dire que les animateurs de la cellule de crise font partie de la vieille garde du parti et ne sont pas près d'en découdre avec Belkhadem. L'échéance organique se profile comme une guerre des tranchées.

 Pour rappel, le FLN connaît depuis 2004 une situation chaotique. D'abord le 8ème congrès bis a été tenu après un passage d'une zone de turbulence et jusqu'à présent ce parti continue à naviguer à vue. Depuis pratiquement deux ans que le renouvellement des structures de base a été entamé mais l'ex-parti unique peine à boucler l'opération. Laminée par une crise pernicieuse, la première formation politique risque de connaître une autre crise plus grave si ce n'est carrément un ajournement de son congrès vu que pour aller à ce rendez-vous, il est précisé dans le statut du parti que les délégués soient les représentants légaux des structures de base à savoir les kasmas et les mouhafadhas. Le congrès parallèle, s'il trouve des épigones comme le prétend notre interlocuteur, va certainement brouiller les cartes de l'actuelle direction qui aspire à une reconduction.

 Belkhadem a apparemment du pain sur la planche. Outre la dissidence, il doit faire face à la campagne de dénigrement de son équipe et ce depuis le début de l'année en cours, qui demande à ce que le parti ne soit plus qu'un symbole et qu'il soit mis au musée. Le chef de file du FLN va peut-être recourir au soutien de ses collègues de l'Alliance présidentielle surtout qu'il a eu déjà à soutenir Ouyahia et notamment Boudjerra Soltani quand ce dernier subissait les foudres de la dissidence parmi les hauts cadres de son parti.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)