Algérie

FLN : Guerre autour des candidatures Economie



Le Front de libération nationale (FLN) s'enfonce de plus en plus dans la crise.
En plus de son éclatement en plusieurs partis politiques, la formation dirigée par le très contesté secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, est, comme le souligne un de ses militants, en phase de «déconfiture». Les candidatures pour les prochaines élections ont mis le feu aux poudres dans les rangs des partisans de Abdelaziz Belkhadem même. Une guerre sans merci est déclarée autour des têtes de listes électorales, notamment dans les grands centres urbains. Tous les moyens sont bons pour s'imposer en tant que tel, indique notre source, l'argent et les pressions de toutes sortes pour les tenants de portefeuilles ministériels et autres.
A Alger, c'est à couteaux tirés que le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, les ministres, du Travail, Tayeb Louh, de la Solidarité nationale, Saïd Barkat, et de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, se livrent à un combat où l'enjeu de se présenter dans la capitale est immense et double. Selon un militant du FLN, les quatre personnalités briguent la présidence de l'Assemblée populaire nationale (APN), mais à défaut, ils se contenteraient d'être députés pour la simple raison que les places sont devenues très chères. La raison : les responsables précités ne peuvent se faire élire sur des listes établies dans leurs régions d'origines respectives. Une autre explication : au vue de l'hémorragie qu'a subie le parti à cause de la crise qui le secoue depuis l'élection présidentielle d'avril 2004, tout le monde prévoit une cinglante défaite lors des prochaines législatives au parti dirigé par Abdelaziz Belkhadem, et à plus forte raison les postulants à la candidature sous le sigle FLN.
Le calcul est simple en effet : si on n'est pas parmi les premiers sur les listes électorales, on a moins de chances de passer. Abdelaziz Belkhadem, indique-t-on, est soumis à une très forte pression. D'un côté les «ténors» qui se bagarrent pour les premières places sur les listes dans les grands centres urbains, et la base, ou du moins ce qui en reste, qui veut imposer ses propres listes de candidats. Le secrétaire général est en fait entre le marteau et l'enclume. L'exemple le plus édifiant de cette confrontation est sans conteste Sétif où la candidature de Abderrahmane Belayat, un vieux cacique du parti, est rejetée par la base. La guerre des candidatures risque de s'avérer un fatal épisode dans la crise du FLN qui se présente aux prochaines échéances électorales déjà en rangs dispersés.
Selon nos sources, beaucoup de militants ont plié bagage pour rejoindre, par opportunisme ou par dépit, les rangs des nouvelles formations politiques où il y a, semble-t-il, assez de places pour tout le monde. Pour limiter les dégâts, Abdelaziz Belkhadem aurait, aux dernières nouvelles, mis en place une man'uvre bureaucratique pour contenir la contestation.
Une façon pour lui de freiner le flux de candidatures en exigeant des postulants un lourd dossier composé de pas moins de 15 pièces, entre autres un certificat médical de phtisiologie, un casier judiciaire, un certificat de nationalité, les diplômes, un certificat de résidence et une déclaration d'engagement. Pas seulement, le secrétaire général du FLN a indiqué à ses militants que le choix des candidatures dans les grandes villes relèverait de ses seules compétences.


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