Algérie

FLN: Des députés empêchent Bouchareb de tenir une réunion



Le président de l'APN a été empêché, hier, de tenir une réunion avec des députés de la majorité FLN- RND et obligé par la force des bras de quitter le bureau.«Le FLN a décidé ! Soit un militant et démissionne ! C'est l'avis du groupe parlementaire !» «Tu ne représentes plus le FLN ! Tu ne dois pas être là !» «La commission de discipline travaille sur la corruption ! On est là pour la corruption à l'Assemblée ! Les voitures qui ont été achetées ! Les détournements !» Ce sont les voix qui s'élevaient, hier, du 5ème étage de l'APN, celles des députés FLN qui ont fait intrusion dans le bureau où Mouad Bouchareb voulait se réunir avec ses soutiens. «Il n'y a pas que les députés FLN dans cette réunion, il y a aussi le RND», se justifiait Bouchareb. C'était peut-être le dernier baroud d'honneur pour lui avant de suivre le chemin de son renvoi du perchoir de l'APN. Il subit, exactement, le même sort que Saïd Bouhadja. L'on rappelle que ce dernier a relancé l'affaire de sa destitution en annonçant qu'il a déposé plainte contre Mouad Bouchareb. Bouhadja a affirmé que son mandat n'était pas arrivé à terme et qu'il attendait de la justice qu'elle le réhabilite en lui permettant de reprendre son poste de président de l'Assemblée. Est-ce possible ' Tout peut l'être quand le pouvoir le décide. L'on ne sait qui de Bouhadja, Djemai, Tliba ou alors une nouvelle recrue, serait ce nouveau président en qui le chef d'état-major mettra toute sa confiance pour faire passer des textes d'urgence pour qu'il puisse faire organiser le scrutin des présidentielles «dans les plus brefs délais» et sans sortir du cadre constitutionnel.
«Les chefs d'inculpation » ne manquent aux Flnistes en colère pour destituer Mouad Bouchareb qu'ils ont intronisé il y a quelques mois avec une grande ferveur. Son sort est scellé sur fond de dénonciation de « la corruption dans l'Assemblée». Il a voulu se réunir avec des députés FLN et d'autres du RND pour tenter de résister à l'assaut que son ennemi de circonstance, Mohamed Djemai, a décidé de lancer contre lui. Il est normal que le RND vienne à son secours si l'on s'en tient aux propos tenus il y a deux mois par Amar Saïdani.
«Le FLN est dirigé par un groupe de hors la loi désigné par l'Etat profond, Ouyahia a une main dans la désignation de ce groupe, cela s'est fait en dehors des statuts et des règlements intérieurs (...), la loi sur les partis ne leur donne pas la légitimité (...). Le Comité central n'existe pas (...). » C'est ce que disait Saïdani de la désignation de Mouad Bouchareb à la présidence de l'APN et par conséquent, de «l'éviction de Bouhadja qui est un coup de théâtre du DRS déchu».
Amar Saïdani affirmait que «Ouyahia est le parapluie de Toufik». Pour lui «il s'agit de personnes agitées par l'Etat profond qui cherchent à cibler des institutions de la république dans le but de se recycler». Et qui «voudraient orienter les gens contre le 1er responsable de cet état-major pour pouvoir pénétrer dans l'institution militaire.» Saïdani a souligné que « à l'intérieur (de l'armée), ils sont nombreux à dépendre de l'Etat profond parce qu'ils ont été écartés.»
L'ex patron du FLN a synthétisé tout ce que Ahmed Gaïd Salah a dit depuis mars dernier, à ce jour. Ses propos laissent en tout cas, comprendre que l'éviction de Bouchareb figure sur « la carte des mines » qu'évoque à chaque fois le chef d'état-major comme étant « l'?uvre » de Toufik et qu'il dit devoir désamorcer. Et s'il a avancé que «le Comité central n'existe pas», c'est que l'intronisation de Djemai est aussi illégitime, illégale et nulle que celle de Bouchareb.
Le discours de Gaïd Salah à partir de Biskra est annonciateur d'autres limogeages, mises en examen et incarcérations y compris dans le domaine des médias, par lesquels il neutralisera le plus possible ses adversaires.
Le report des élections est quasiment acquis pour ceux qui en ont fait un point d'honneur. Leur organisation en est cependant aussi, un et d'une importance cruciale pour le général de corps d'armée. Aujourd'hui, le 23 mai, s'achève le délai de dépôt des lettres d'intention à la candidature de celles du 4 juillet prochain. Une date qui semble corrigée sur la feuille de route de Gaïd Salah pour être remplacée par une autre ultérieure. Parce que avant, il doit s'assurer que le parlement est bien préparé pour adopter des textes législatifs que le Conseil constitutionnel aura conformé à la possibilité d'un renvoi des présidentielles après une autre marge qu'il aura donné au chef de l'Etat pour convoquer une nouvelle fois le corps électoral. L'escalade des députés FLN pour renvoyer Bouchareb fait partie des mesures d'urgence décidées par le pouvoir militaire pour garantir son succès.


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