Algérie

FLN : BELKHADEM REFUSE DE CONVOQUER LE COMITE CENTRAL Les contestataires saisissent officiellement Bouteflika



A moins de dix jours du lancement officiel de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain, le Front de libération nationale sombre dans une crise sans précédent. Plus de 220 membres du comité central réclament un retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem lequel, de son côté, refuse clairement toute éventualité de convoquer une session extraordinaire du CC avant les élections.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Jeudi dernier, Belkhadem réunissait d'ailleurs les candidats têtes de liste du FLN ainsi que les mouhafedhs du parti à l'hôtel Mouflon d'Or, à Alger. Une rencontre qui a eu lieu dans une sorte de «demi-huis clos» où, pour la première fois depuis octobre 1988, l'ex-parti unique n'a convié que certains médias, la direction ayant signifié, la veille, aux autres organes de presse qu'il s'agissait d'une activité interne qui se tiendrait donc à huis clos. Toujours est-il, à l'occasion, Abdelaziz Belkhadem, imperturbable, répétera qu'il n'y aura aucune réunion du comité central avant les élections et qu'il était confiant quant à la victoire de l'actuel parti majoritaire. Ce à quoi ses contestataires ne tarderont pas à répliquer. C'est ainsi qu'hier vendredi, ils ont saisi officiellement Abdelaziz Bouteflika «en sa qualité de président du parti», avons-nous appris de source crédible. Dans cette correspondance, accompagnée des signatures de tous les membres du comité central signataires de la pétition contre Belkhadem, les contestataires demandent ouvertement à Bouteflika d'intervenir pour obliger Belkhadem à convoquer une session extraordinaire et, partant, son départ du poste de SG avant les élections. Jamais, depuis qu'il est officiellement président du FLN à partir du congrès de février 2005, Bouteflika n'a été interpellé aussi formellement par des membres du parti. Publiquement, il ne s'est manifesté en tant que «membre» du FLN qu'une seule fois : à la clôture du fameux congrès de 2005 ou à travers une lettre envoyée aux congressistes et lue par son conseiller à l'époque et actuel secrétaire général de la présidence, Okbi Hebba, il exprimait ses «remerciements pour cet honneur» de lui attribuer le poste de président du parti qu'il n'a pas refusé, du reste. Dans les statuts du parti, il est expressément écrit en fait que «le président de la République est le président du parti». Pour autant, Bouteflika va-t-il réagir et intervenir dans la crise du FLN comme le lui demandent ces membres du comité central ' «Il est exclu que le président intervienne dans cette affaire ni toute autre affaire concernant un parti politique», nous répond une source proche de la présidence. Du moins pas publiquement. «Je ne crois pas que l'on puisse procéder à un changement à la tête du FLN avant les élections», nous explique encore notre source. Le pouvoir, qui mise tout sur le FLN et le RND lors des prochaines élections pour ne pas avoir affaire à une majorité islamiste, ne peut, par contre, pas laisser les choses en l'état, notamment lors de la campagne électorale. Avec la forte contestation qui frappe la base du FLN un peu partout à travers le pays depuis l'annonce par Belkhadem des listes de candidatures du parti, il est certain qu'une décision sera prise, d'une manière ou d'une autre, fort probablement par Bouteflika d'ailleurs pour éviter des dérapages sur le terrain et éviter une débâcle pour le FLN, le pire des scénarios pour le pouvoir lui-même…


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