Algérie

FLN : BELKHADEM PREPARE SES «TROUPES» L'opposition gagne du terrain



Abdelaziz Belkhadem a réuni, hier samedi, au siège du Front de libération nationale à Hydra, les 54 mouhafedhs du parti. Une réunion tenue à huis clos et pour cause : l'homme prépare ses troupes dans la perspective de l'explosive session du comité central du 30 janvier prochain.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - D'ailleurs, aux mouhafedhs, qui sont en fait les responsables du parti au niveau des wilayas, Belkhadem demandera clairement d'organiser des assemblées générales avec des militants en vue de leur faire signer des motions de soutien en sa faveur et qu'ils devraient envoyer au ministère de l'Intérieur ! Il faut dire que, jamais depuis qu'il a accédé à la tête du parti en 2004 à la faveur du putsch orchestré par la présidence contre Ali Benflis, le règne de Abdelaziz Belkhadem n'a été aussi menacé qu'en ce début d'année 2013. La démission de Ahmed Ouyahia de la tête du RND, le 5 janvier dernier, aura eu, comme première réplique immédiate, une grosse secousse du côté de Hydra. Le jour même en effet, trois ministres du parti, jusque-là comptant parmi les plus proches de Belkhadem, à savoir respectivement le ministre des Transports, Amar Tou, du Travail, Tayeb Louh, et de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, s'y rendent pour exiger sèchement de leur secrétaire général de démissionner. Le mercredi 9 janvier, la crise du FLN prend de l'ampleur et fera réagir le Premier ministre en personne. Alors que les débats se déroulaient à l'Assemblée autour du projet de loi sur les hydrocarbures, Abdelmalek Sellal présidait, lui, une réunion hebdomadaire du gouvernement. C'est là qu'un message inquiétant lui parvint : la majorité des députés FLN, notamment leur chef de groupe parlementaire, sont farouchement opposés à cette loi. Il interpelle alors les huit ministres du FLN qui siègent au gouvernement auprès desquels il exprimera son étonnement : «Cette loi a été préparée par l'ancien gouvernement. Nous l'avons discutée avec le président et Belkhadem était d'accord. Qu'est-ce qui se passe '» Suite à quoi ces mêmes ministres à savoir, outre Amar Tou, Tayeb Louh et Rachid Harraoubia, Abdelaziz Ziari, Mahmoud Khoudri, Moussa Benhamadi, Rachid Benaïssa et Abdelkader Messahel rédigeront, l'après-midi même, un communiqué où ils se démarquent nettement de leur secrétaire général. Une première dans l'histoire de l'ex-parti unique ! Un véritable coup de tonnerre qui plonge Belkhadem dans une grosse panique. A telle enseigne que le lendemain, il ordonne à ses députés de retirer tous les amendements déposés auprès du bureau de l'Assemblée. Il multipliera les déclarations également pour faire savoir que le FLN votera bel et bien en faveur du projet de loi sur les hydrocarbures. Peine perdue puisque, non seulement les huit ministres maintiennent leur position mais ils s'apprêtent à frapper de nouveau, dès aujourd'hui dimanche à travers un autre communiqué qui sera également signé par deux autres membres du bureau politique, jusque-là très proches de Belkhadem : Leïla Tayeb et Madani Bradai. Lorsque l'on sait qu'en 2009, c'étaient pratiquement Harraoubia, Louh et Amar Tou qui avaient «confectionné » la liste de l'actuel comité central, l'on peut aisément imaginer l'étendue du front qui se dresse contre Belkhadem, déjà assez important avec ce que représentent les «redresseurs» et ceux qu'on appelle désormais, les «centralistes», à savoir les membres du comité central ouvertement opposés au SG que conduit Ahmed Boumehdi. Plus que l'explosive session de juin dernier, celle du 30 janvier fait craindre de graves dérapages…


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