Le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould-Abbès, a adressé, hier, une note aux deux chefs des groupes parlementaires du parti, à l'Assemblée populaire nationale et au Conseil de la Nation faisant état de sa décision d'interdire, désormais, «le cumul des postes de responsabilité au niveau des structures parlementaires et des instances régionales et internationales». Cette décision s'applique à l'ensemble des députés et sénateurs du parti.Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - «Par souci d'équité entre mesdames et messieurs les parlementaires du parti à l'Assemblée populaire nationale et au Conseil de la Nation, le secrétaire général du parti, le docteur Djamel Ould-Abbès, a pris la décision, ce jour, d'interdire le cumul entre les postes de responsabilité au niveau des structures parlementaires et la représentation au niveau des instances et des regroupements parlementaires régionaux et internationaux. De même que la présidence des groupes d'amitié (parlementaires), et ce, afin de permettre au plus grand nombre de parlementaires de parvenir à ces postes de responsabilité.» Le patron du FLN inclut, dans cette même décision, les missions parlementaires à l'étranger. Il écrit, à cet effet, dans cette même note, dont nous détenons une copie, que «concernant, par ailleurs, la participation aux délégations parlementaires en mission à l'étranger, les deux présidents respectifs du groupe parlementaire du parti à l'Assemblée populaire nationale et au Conseil de la Nation sont chargés d'y désigner les parlementaires du parti, en respectant le principe de l'alternance».
Cette décision, réclamée par la majorité des parlementaires depuis des années, est de nature à mettre fin à quelques situations de monopole de certains députés et sénateurs influents. Il faut préciser, ici, que les postes de responsabilité au niveau de l'APN et du Sénat, comme les postes de vice-président et de chef de groupe parlementaire, et de président de commission permanente sont très prisés et font, à chaque fois, l'objet de batailles féroces entre les parlementaires, au FLN et ailleurs, et ce, en raison des forts privilèges qu'ils confèrent à leurs titulaires : une forte prime de responsabilité faisant, par exemple, qu'un vice-président ou un chef de groupe parlementaire est nettement mieux payé qu'un ministre en exercice ! Ils ouvrent également droit à d'autres privilèges liés à la fonction (véhicule officiel avec chauffeur, secrétaire, etc).
S'agissant des postes au niveau des instances parlementaires internationales ou les missions à l'étranger, inutile de préciser que les indemnités et les frais de missions, pris en charge par le budget de l'Assemblée ou du Sénat, ainsi que les instances internationales en question, sont attribués en devises. D'où, bien sûr, la concurrence que la moindre petite mission à l'étranger, par exemple, suscite chez bien des parlementaires. Le FLN, qui compte le plus de parlementaires au niveau des deux Chambres, vit d'ailleurs, à chaque fois qu'il est question de procéder à la désignation à des postes de responsabilité à l'APN et au Sénat, de véritables secousses. Souvent, les titulaires de ces mêmes postes étaient allés jusqu'à engager une épreuve de force avec la direction nationale du parti, lorsqu'ils n'y étaient pas reconduits. Certains iront même jusqu'à la «rébellion», et ces dernières années, cela est presque systématique ! Notamment, depuis les fameuses augmentations des «indemnités» des parlementaires de 2008. C'est dire l'importance de cette note de Djamel Ould-Abbès qui paraît, à première vue, anodine. Ce faisant, il aura l'appui de la majorité de ses parlementaires ce qui constitue un atout de taille à la veille de l'ouverture officielle de la campagne électorale en prévision des élections locales du 23 novembre prochain que le FLN entamera à partir de Tizi-Ouzou où le secrétaire général animera son tout premier meeting, le 29 octobre.
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Posté Le : 11/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K A
Source : www.lesoirdalgerie.com