Algérie


Abdelaziz Belkhadem a opéré un véritable coup de force, vendredi en début de soirée à l'hôtel Ryadh à Alger, pour imposer le fait accompli à ses contestataires du comité central qui exigeaient sa démission du poste de secrétaire général du Front de libération nationale, ou, à défaut, de se soumettre à un vote de confiance à bulletin secret.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le désaccord étant tel entre les deux parties que les travaux de la session n'ont pu commencer durant toute la journée, malgré la très longue réunion de dernière chance qui avait regroupé Belkhadem avec le groupe des cinq, conduit par Abdelkader Hadjar. Et c'était au moment où l'on s'y attendait le moins que Belkhadem est passé à l'assaut. Un service d'ordre, fort d'innombrables éléments recrutés pour l'occasion, investit la salle, tenue jusque-là par les contestataires. Et c'est dans une ambiance des stades, avec des mêlées et des accrochages, que Belkhadem rejoindra la tribune. Il exhibera d'emblée une liste, qu'il dira contenir les noms de 221 membres du comité central qui lui renouvellent leur confiance en tant que secrétaire général du FLN. Une liste qu'on ne lira pas toutefois en plénière et qui s'avérera n'être que la feuille de présence sur laquelle ont émargé les membres du comité central, la matinée à l'entrée de la salle ! N'empêche, «le coup» était bien réussi. Cela permit en tout cas au porte-parole du parti de venir annoncer aux journalistes qui se trouvaient en dehors de l'hôtel en raison du huis clos imposé sur les travaux de cette session que «le comité central vient de renouveler sa confiance au secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem». Après avoir obtenu ce qu'il voulait, Belkhadem reprit naturellement les travaux de la session, ou plutôt commença réellement les travaux, dès samedi, dans la matinée avec un ordre du jour des plus routiniers. Cette fois, même le huis clos de rigueur imposé la veille fut levé. Dans son allocution d'ouverture, Belkhadem tenait à affirmer que le règlement de la question de ses opposants s'était fait dans «le cadre des textes et lois du parti». Ce que réfutent catégoriquement ces mêmes opposants qui, eux, se sont réunis à leur tour durant toute la journée de samedi au siège de la mouhafadha du parti du parti à la place du 1er-Mai à Alger. «Nous avons décidé de poursuivre en justice Abdelaziz Belkhadem et nous avons entrepris la constitution d'un dossier contenant toutes les violations des textes et règlements du parti. Nous adresserons aussi une copie de ce dossier au ministre de l'Intérieur avec une liste de tous les membres du comité central qui contestent Belkhadem», nous révèle un membre dirigeant du groupe des contestataires. C'est justement à propos de cette liste que Belkhadem défie ses opposants. Vont-ils finir par la rendre publique ' «Oui ! Nous allons la rendre publique et nous en sommes déjà au nombre de 178 membres qui ont accepté que leurs noms soient rendus publics. Il faut juste savoir que certains membres ont subi de fortes pressions, de différentes manières, de la part de Belkhadem et de son entourage. D'où leurs craintes. Ceci dit, nous le mettons au défi nous aussi de rendre publique la liste des 221 membres qu'il prétend avoir de son côté ! D'ailleurs, aujourd'hui même (hier samedi, ndlr) beaucoup de membres du comité central ont été approché par l'entourage du SG pour… signer en sa faveur !» Autrement dit, Belkhadem a certes gagné la bataille de cette session du comité central mais il n'est toujours pas à l'abri des secousses. Des mécontents, on y trouve même désormais parmi les ministres actuels du parti comme le ministre de la Solidarité nationale, Saïd Barkat, ou le ministre délégué à la Coopération maghrébine et africaine, Abdelkader Messahel.




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