Algérie


Sauf miracle, le règne de Abdelaziz Belkhadem à la tête du Front de libération nationale prendra fin en mai prochain. Ses contestataires au sein du comité central ayant largement réuni le quorum nécessaire à la convocation d'une session extraordinaire, ils en sont déjà aux préparatifs techniques et «politiques» de ce rendez-vous du 19 mai. Des candidats à la succession ont même commencé à se manifester.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Certains candidats sont entrée en campagne électorale en coulisses. Le plus actif d'entre eux n'est autre que l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale, Amar Saïdani. Rompu à l'art de la manœuvre, l'homme s'affaire à créer une situation de fait accompli en sa faveur en multipliant les contacts et les rencontres avec des membres influents de l'exparti unique. Exactement comme le fait un autre candidat et pas des moindres : Abdelkrim Abada. Ceci, tandis que l'ancien ministre de la Poste et des Technologie de l'information, Boudjemaâ Haïchour, le fait, lui, ouvertement. Dans une longue contribution écrite, rendue publique hier dimanche, intitulée « Législatives FLN 2012 : dépècement des élites militantes», Boudjemaâ Haïchour ira jusqu'à traiter Belkhadem d'«ex-SG» ! Mais pas seulement. Haïchour accuse Belkhadem d'appliquer «un agenda étranger au parti judicieusement dicté à celui qui se projette pour la présidentielle de 2014». Et à ce ballet incessant des candidatures, déclaré ou pas, l'on évoque celle de l'actuel ministre des Transports, Amar Tou. Membre du bureau politique et candidat tête de liste du FLN à Sidi-Bel-Abbès, Amar Tou, un proche à Bouteflika, s'est bien gardé de prendre position, publiquement, dans la crise qui secoue le parti, et, en coulisses, il aurait même encouragé la signature de la pétition contre Belkhadem. D'autres n'écartent pas une candidature surprise de l'actuel ambassadeur d'Algérie à Tunis, Abdelkader Hadjar qui est, en tout cas, favorable à l'éviction de Belkhadem depuis le dernier congrès de 2009. Les deux hommes ne s'adressent d'ailleurs plus la parole, depuis. Et Hadjar, dont les séjours sont fréquents à Alger où il multiplie les rencontres, ne s'est plus jamais rendu au siège du FLN à Hydra. Un autre baron de l'ex-parti unique tente de se mettre en lice : Mustapha Mazouzi. «Mais s'il y a quelqu'un qui n'a aucune chance de remplacer Belkhadem, c'est bien lui !» nous confie une source crédible proche du parti. «Bouteflika n'oubliera jamais comment il a été exclu du comité central lors du 7e congrès de 1998 par Benhamouda et Mazouzi, qui présidait la commission des candidatures» ! Un Bouteflika qui préside, depuis, l'Algérie mais aussi le FLN ! «Et il ne faut pas se faire d'illusion, ce sera lui qui désignera le futur secrétaire général du parti», nous confie la même source. «Et ce ne sera pas le 19 mai prochain, mais quelques jours plus tard. Car il faut bien savoir que cela se fera après validation par le Conseil constitutionnel des résultats officiels des élections législatives et le président tranchera en fonction des courants qui seront présents à l'Assemblée. Notamment à l'intérieur du FLN.» Le choix de Bouteflika sera donc double : il désignera un proche qui lui tiendra et le FLN et la majorité ! Il faut préciser, en fait, que pour les élections du 10 mai prochain, l'actuel parti majoritaire se présente sous trois… visages différents. Il y a d'abord les listes du FLN légal, emmenées par Belkhadem, ensuite des listes «indépendantes », défendues par le Mouvement des redresseurs, et enfin, des listes d'autres «indépendants», chapeautées par des membres de l'actuel comité central. Et tous font campagne et appellent naturellement à «une participation massive aux élections». Les contestataires, qui avaient désigné, le 14 avril dernier, un bureau de session du comité central déclarée ouverte jusqu'au 19 mai prochain, et que préside Ahmed Boumehdi, se sont réunis jeudi dernier et décident de passer à l'offensive. Réitérant leur retrait de confiance à Abdelaziz Belkhadem, ils ont mis en place trois commissions chargées de préparer la réunion du comité central pour le 19 mai : une commission logistique, une autre de coordination avec les membres du CC et, enfin, une troisième chargée de l'information. Et pour accroître davantage la pression sur Belkhadem, ils ont réinvesti, depuis samedi dernier, le siège national du parti à Hydra, où ils occupent plusieurs bureaux. C'est dire l'ambiance qui règne au sein du parti majoritaire en pleine campagne électorale.




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