FLN

Revoilà Ammar Saâdani ! L'atypique secrétaire général du Front de libération nationale a refait surface, hier, près de quatre mois après avoir complètement «disparu» des radars depuis sa dernière apparition publique à Tebessa, en mai dernier. Hier, Saâdani a reçu, au siège du parti, à Hydra, à Alger, une délégation du Hamas palestinien, inaugurant, du coup, sa propre rentrée politique, très attendue, du reste.Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le patron du FLN a reçu une délégation conduite par le vice-président du Hamas ainsi que le chef du nouveau bureau du mouvement palestinien à Alger. Autrement dit, il s'agit d'une activité diplomatique qui ne se serait jamais tenue sans une autorisation en haut lieu. Pour samedi prochain, le parti procédera à l'installation officielle de la «Commission nationale études et prospective» que présidera l'actuel ministre de l'Agriculture et membre du comité central, Abdesselam Chelghoum. Autant dire une autre activité impliquant un ministre en exercice et, donc, quasiment «officielle». C'est dire qu'on est vraiment loin des scénarios prédisant une fin de règne proche pour Ammar Saâdani à la tête du parti majoritaire. «La priorité, comme tout le monde le sait, au FLN comme chez les autres partis est, incontestablement, les prochaines élections de 2017. Particulièrement les législatives de mai prochain», nous confie une source interne au parti. «La tâche ne sera pas facile pour le secrétaire général qui, plus que toute autre difficulté, doit gérer les ambitions de pratiquement toute la direction du parti. Tous les membres du bureau politique, à l'exception de deux membres du Sénat et de Ahmed Boumehdi, sont intéressés par la députation. Sans compter des centaines de membres au sein du comité central, en plus de tous les députés sortants. Il faut également compter avec les candidatures sponsorisées par les diverses forces qui comptent ou qui ont de l'influence sur le parti et sur Ammar Saâdani», nous explique encore notre source.Effectivement, avec un parti qui ne compte pas moins de seize ministres en exercice, de hauts responsables et cadres de l'Etat, (walis, patrons des grands corps de l'Etat ou de grandes sociétés) sans oublier le Premier ministre «militant», le président de l'Assemblée populaire nationale, et, enfin et surtout, un président de la République comme président du parti, il faut s'attendre à une multitude d'interventions, de «quotas», etc.La pression ira certainement crescendo dans les semaines à venir. Mais Saâdani semble avoir trouvé la parade pour gagner un peu de temps, du moins d'ici fin octobre. «La prochaine session du comité central, la deuxième depuis le 10e congrès, intervient au bon moment. Ce sera à cette occasion que sera installée la Commission nationale de préparation des prochaines élections. Ce qui fera de ce rendez-vous une sorte de mini-congrès. N'oublions pas, en effet, le nombre pléthorique des membres du comité central issu du dernier congrès.» Ce qui est également certain, c'est qu'aucun membre de ce même CC n'acceptera de ne pas figurer sur les listes électorales et dans les toutes premières positions.A cela, il faudrait ajouter des milliers de cadres, comme c'est le cas des P/APW, ou même de simples élus locaux, une pléiade de cadres et fonctionnaires anonymes qui, tous, voudraient s'emparer d'un siège à l'Assemblée, un statut tant convoité depuis les fameuses augmentations des salaires des députés en novembre 2008.Outre la pression de la base, une autre force est à prendre en compte dans cette véritable ruée vers la Chambre basse : le lobby de l'argent qui est devenu très puissant au FLN et même ailleurs.En parallèle à tout cela, le FLN de Ammar Saâdani se doit de contrer, sur le terrain, un mouvement de redressement qui, même de manière sporadique, n'a jamais complètement abandonné la partie...