Algérie


FLN
C'est une session du comité central sans le moindre enjeu que le Front de libération nationale a expédiée, hier, à l'hôtel El-Aurassi, à Alger. Une session complètement «anesthésiée» par la présidence et le proche entourage de Abdelaziz Bouteflika qui en a fait une simple formalité, pour tout juste entériner des choix et des décisions pris ailleurs.Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Effectivement, le semblant d'enjeu attribué à cette session, la première depuis le 10e congrès de fin mai dernier, à savoir la composante du nouveau bureau politique, n'a suscité ni tractations, ni quête des équilibres si chers au vieux parti. C'était simple : Ammar Saâdani avait envoyé ses propositions et Bouteflika a tranché. Faites la veille, ces propositions n'avaient été tranchées, à partir de Zéralda, qu'au cours de la journée d'hier pour être annoncées par Saâdani à la fin des travaux de la session.«Deux critères ont présidé au choix des membres du bureau politique, à savoir l'ancienneté et la disponibilité», expliquera le secrétaire général du parti en préambule de son annonce.Par «disponibilité», il fallait comprendre bien sûr cette décision prise depuis 2013 de ne retenir aucun membre du gouvernement ni haut responsable dans la composante du BP. Mais en réalité, un seul critère aura été déterminant : «la fidélité et la loyauté au Président», nous confie-t-on dans l'entourage de Saâdani. Ainsi, la composante du bureau politique, initialement prévue de 19 membres, sera finalement de 17. «Nous avons laissé deux postes vacants à dessein. Il faut toujours prendre ses précautions», nous explique notre source. On décèle déjà , à ce niveau, l'empreinte de Bouteflika qui a toujours agi de la sorte quand il s'agit de désigner des sénateurs par exemple.C'est donc sans surprise que le nouveau bureau politique, qui comprend quatre femmes, soit composé des noms comme l'ancien ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, le patron de l'UNPA, Mohamed Allioui, Mahmoud Guemmama, Mokhtaria Reguieg, Abdelkader Zehali, Mustapha Boualègue, Djamel Madi, Leïla Tayeb, Ahmed Boumehdi, Badji Abou El Fadel, Sadek Bouguettaia, Yamina Meftali, Mohamed Khaldoun, Rachid Assas, Salima Slimani et Bendaida Mohamed. Ceux qu'on appelle «les hommes d'affaires», comme le chef du groupe parlementaire Mohamed Djemai, ne figurent pas dans ce bureau, sur instruction de Bouteflika.Pour le reste, Ammar Saâdani se distingue, cette fois-ci, par un discours et un langage des plus «modérés» ! Ce n'est pas son style, certes, mais c'est «sur instruction venue d'en haut», nous confie-t-on. Il n'a voulu commenter ni l'affaire du général Hassan, ni le départ du général Toufik, par exemple. «La justice fait son travail, je ne commente pas les décisions de justice.» Ou alors, «toues les décisions prises par le Président concernant les changements dans l'institution militaire sont conformes à la Constitution». La révision de la Constitution ' «Attendons d'abord de voir ce que proposera le Président et on commentera après.» Passera-t-elle par voie référendaire ou par le Parlement ' «C'est au Président de décider.» On avait peine à reconnaître «l'ancien» Ammar Saâdani n'étaient quelques piques lancées en direction de l'opposition et, surtout Louisa Hanoune ! «Notre camarade Louisa veut faire du trotskisme au moment même où la Chine se met à l'économie de marché ! Elle veut qu'on interdise le secteur privé en Algérie ou quoi '» ironisera-t-il sur les positions de la patronne du PT.Enfin, et concernant la «grande initiative» du parti, en l'occurrence «le front national de soutien au président de la République», on a eu finalement droit à un typique cas de figure de la montagne qui accouche d'une sourie. Saâdani la définit comme «ouverte à tous, y compris à l'opposition». Ce qui est un non-sens en soi. Mais encore qu'elle est destinée «aux partis politiques, au mouvement associatif, aux cadres, à la presse, etc.».Bref, cela a tout l'air d'un projet utopique. Il ne s'agit, finalement, que de torpiller l'initiative de Ahmed Ouyahia”?




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