FLN

L'inquiétude au sein du FLN persiste, où les militants de la base vivent dans la hantise d'une extension des hostilités, voire de la partition des rangs pour mieux l'affaiblir. L'opération de "restructuration" décidée par le SG, Amar Saadani, ne fait pas l'unanimité. Elle est décrite par ses adversaires comme relevant d'un autre coup fatal organiquement au parti, revêt une signification beaucoup plus profonde que l'on s'efforce bien sûr de cacher. C'est que les intérêts en jeu à l'approche du prochain congrès sont très importants et le rôle des uns et des autres à l'intérieur de l'espace organique du parti trop déterminant pour qu'on ne s'emploie pas par tous les moyens à brouiller les cartes pour un retour au calme.La crise à la fois politique et organique qui secoue l'ex-parti unique depuis 2003, les diverses tentations de division sont pourtant loin de se satisfaire d'une analyse sommaire travestissant les faits et ces querelles à répétition qui durent, et réduisent ceux-ci à une haine entre les militants, les caciques notamment. Les causes profondes de la longue crise qui déchire le FLN doivent être cherchées, au-delà des apparences immédiates, dans le processus de son fonctionnement. Le triste spectacle qu'offre l'installation des SG de Mouhafadhas ici et là stimulé par l'actuelle direction, ne saurait être compris en passant sous silence sa réalité et ses conséquences graves. En effet, ce découpage organique caractérisé par la création de nouvelles structures en dehors de l'avis du Comité central (CC) a conduit à des développements dangereux, mais combinés, provoquant ainsi la colère et l'indignation des militants et qui se sont soldés par des affrontements violents ayant nécessité l'intervention de la Police ou de la Gendarmerie nationale pour éviter le pire. A travers différentes régions du pays, les militants se sont retrouvés face à des adversaires politiques qui continuent de faire preuve dans un autre camp politique. On leur a ouvert la grande porte pour occuper le devant de la scène au détriment d'authentiques militants. Cette contradiction dont l'amorce est opérée par l'actuel Bureau politique (BP) permit, une fois encore, l'émergence de conflits et de tensions même, indique-t-on au sein de la direction nationale du parti. Il n'est pas question pour les militants qui ont soutenu la candidature du président Abdelaziz Bouteflika d'accepter le retour de ces gens-là dans leurs rangs, ceux qui ont opté pour un autre candidat. C'est cette situation d'infiltration amorcée sur "instruction", qui se perpétue aujourd'hui au niveau des structures pyramidales du parti, que décrivent certains comme une opposition au programme politique du président d'honneur du FLN, qui risque dans l'immédiat de provoquer une totale dislocation des rangs du FLN, qui perdrait de son audience et de sa crédibilité dans la société. Cet échec patent de la politique organique menée jusqu'ici par le BP portée au grand jour par la grogne au sein du Comité central, des parlementaires et des militants de la base, est une réponse à cette situation dans laquelle le parti se retrouve encore, en proie à une crise redoutable.