Fleurs d'Islam : La fille de l'Imam Malek

A l’aube de l’Islam, alors que le statut de la femme  dans les sociétés d’antan  était en deçà de l’entendement humain  le rôle de la femme musulmane  au temps du Prophète et dans la société musulmane a été déterminant dans nombre de domaines.  L’Islam naissant leur accorda une place à tous les niveaux des études et des sciences islamiques ce qui conféra un appui appréciable dans la  propagation de la parole de Dieu et des Hadiths.  Il faut rappeler que nombre de savants musulmans se sont rapprochés auprès de professeurs femmes pour parfaire leurs connaissances. Ainsi, le grand voyageur Ibn Batouta étudia les tradition du prophète  durant son séjour à Damas auprès de Ajiba bent Abou Bakr. L’exégète Jallal Eddine Souyouti s’instruisit sur  le rite chaféite auprès de Hajar bent Mohammad. Que dire du  biographe musulman Ibn Khallikan, auteur du célèbre dictionnaire biographique «Waffiyat el ayan», qui étudia le hadith auprès de Zeinab bent al Shariri ! Un des plus célèbres historiens Ibn Asaker a obtenu  l’ijaza de la part de Zeinab bent Abderahmane pour le livre  «El Muwatta» de l’Imam Malek. Le Muwatta, ouvrage d'ordre religieux, n'est pas un simple recueil  des hadiths. Il se compose de   hadiths,  «fatwas», des jugements, et des sentences relatifs aux questions religieuses. Les femmes savantes aux premiers siècles de L’islam ont illuminé de leurs cours et enseignements les espaces religieux et universitaires parmi elles on peut citer Aicha de Damas, grammairienne et rhétoricienne, Aicha d’El Qods  traditionaliste et pédagogue, Aroudiah Bali qui connaissait par cœur le Kâmil du Mouberrid et les Nawadir d'El Kàli, Fatima Qamirizàn qui assura, au 10ème siècle la direction de deux grands instituts, Bent Essaïgh, professeur de médecine à l'institut Mansouriah d'Egypte. La fille de l’Imam Malek qui connaissait par cœur son Muwatta, se mettait dernière la porte lorsque les étudiants de l’imam lui récitaient ce qu’ils avaient appris de son œuvre. Dès que l’un d’eux  se trompait, elle frappait à la porte de son père l’Imam Malik. Ce dernier comprenait alors que son étudiant était dans l’erreur.