Fleurs d'Islam : Femmes médecins au début de l'Hégire

Ibn Hanbal rapporte que Ourwah, neveu de Aicha, demanda un jour à  celle-ci : "Je ne suis pas étonné que tu connaisses si bien le droit étant  l'épouse du Prophôte (QLSSSL), ni même la poésie et l'histoire de l'Arabie préislamique, mais ta connaissance de la médecine m'étonne, d'où vient-elle ' " Aicha  répondit : "O mon petit 'Ourwah, le Prophôte (QLSSSL) ne se portait pas bien dans les derniers temps de sa vie. Les musulmans de tous les points de l'Arabie venaient lui rendre  visite, et, apprenant l'indisposition du Prophôte (QLSSSL) chacun prescrivait des recettes, et ce fut moi qui le traitais selon ces recettes. De là ma connaissance."   Une autre femme, Zeynab, était devenue légendaire chez les Bédouins. Le poète Abou Simâk al-Assadî  a chanté  ses aptitudes en matière de médecine. Il a dit à  ce sujet : «Est-ce que je dois mourir seulement parce que je n'ai pas pu  consulter la lointaine guérisseuse des Fils de Aud du nom de  Zeynab '» Zeynab de la tribu des Aud doit avoir vécu  longtemps, car  l'on raconte que plus tard elle a soigné le neveu de ce même Abou Simâk al-Assadi  lui mettant de l'antimoine dans ses yeux, puis lui demandant de s'étendre sur le dos, le temps que le médicament soit dissous. Dans son dictionnaire biographique des médecins, Ibn Abi Ousaibi'ah parle de Zeynab en ces termes : «Cette femme connaissait toutes les pratiques médicales et était instruite dans les traitements, s'étant  spécialisée dans les maladies des yeux et les blessures. Sa renommée lui valut le respect en Arabie».  Dans le campement du Prophôte (QLSSSL), lors des expéditions militaires, il y avait toujours des infirmières. Ainsi à  Médine, «la tente de Roufaidah el islamiya» était célèbre. Il arrivait même qu'on  l'installât  dans la grande mosquée où l'on transportait les blessés. Roufaidah était plus qu'une simple infirmière.  Soignant et portant assistance aux blessés elle était à  l'écoute de toute personne malheureuse. Le fils de Hicham dit qu'elle appartenait à  la tribu des Aslam. Les femmes musulmanes au temps du Prophôte (QLSSSL) pratiquaient la médecine avec tout ce que ce terme implique de diagnostic et de prescription médicamenteuse. Outre Roufaidah el islamiya, il y avait entre autres  Arrabi' bint Moawz Al-Ansariya et  Omayya bint Quaïss Al-Ghaffariya.