Plus de 70% des drogués sont âgés de moins de 35 ans. Les substances les plus utilisées sont le cannabis, les barbituriques et les solvants.
La consommation de drogues en Algérie a atteint des proportions stupéfiantes, ont estimé des experts présents au colloque organisé à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou par l'Amicale algérienne de lutte contre les fléaux sociaux. Quelque 72% des drogués sont des jeunes de moins de 35 ans. Pis, le kif a franchi les portes des établissements scolaires. Selon une étude de l'Office national de lutte contre la toxicomanie, présentée par le Dr Messaoudi de l'hôpital psychiatrique Fernane Hanafi de Oued Aïssi (Tizi Ouzou), 45% des lycéens sondés en 2008 à l'échelle nationale affirment avoir consommé de la drogue. Dans une communication ayant pour thème « La toxicomanie chez les adolescents », ce spécialiste a révélé que 8% des sujets concernés par cette étude sont des filles, alors que 35% ont déclaré aux enquêteurs s'être adonnés occasionnellement, seuls ou entre amis, juste par curiosité et pour le plaisir.Près de 13% des personnes interrogées se considèrent comme dépendants du « joint » et autres mélanges entre alcool, cannabis et psychotropes, un « cocktail explosif » en vogue chez nous, comme le précisera un médecin. Se référant à une autre étude menée en 2007 par l'Organisation nationale pour la sauvegarde de la jeunesse, le même intervenant a souligné : « 35% des lycéens ont pris de la drogue, dont 20% à titre occasionnel, alors que 15% en sont dépendants. » S'agissant des substances les plus utilisées par les consommateurs, le conférencier, se basant sur des données de l'Office de lutte contre la drogue, a indiqué que les toxicomanes en général ont souvent recours au cannabis (71%). D'autres se « shootent » en utilisant de la colle (10%), des psychotropes (6%) ou des solvants (6%). « L'âge moyen des consommateurs de drogues a baissé ces dernières années. 72% des sujets sont des jeunes âgés de moins de 35 ans », a précisé ce psychiatre.En dix ans, a-t-il ajouté, 25 000 jeunes, consommateurs de drogue ont fait appel aux centres de prise en charge pour subir des cures de désintoxication. Dans son exposé, l'intervenant n'a pas manqué de mettre en évidence les complications somatiques, psychiques et physiques de la toxicomanie sur les jeunes. Pour contrer, un tant soit peu, les ravages de ce fléau, le Dr Messaoudi insiste sur la prévention. Il préconise aussi la multiplication des actions de sensibilisation sur les dangers de la toxicomanie à tous les niveaux : famille, école. Les pouvoirs publics doivent s'impliquer, eux aussi, par la création de l'emploi et des lieux de loisirs, a-t-il recommandé par ailleurs et ce, pour un meilleur épanouissement de l'adolescent. D'autres communications étaient au programme de cette 3e édition du colloque sur « Le rôle de la société civile dans la lutte contre les fléaux sociaux ». Le représentant de la sûreté de la wilaya de Tizi Ouzou a consacré son exposé à la prostitution. Selon un bilan chiffré, 20 réseaux de prostitution ont été démantelés à travers la wilaya en 2008.L'année dernière, les mêmes services ont eu à traiter 19 affaires de m'urs dans lesquelles sont impliquées 80 personnes dont 58 femmes. Les lieux ciblés par les descentes des services de sécurité sont les bars, les cabarets et les salons de thé, notamment ceux situés dans des localités isolées, a-t-il précisé.
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Posté Le : 20/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ahcène Tahraoui
Source : www.elwatan.com