Algérie

Flambée du prix du ciment Des entrepreneurs tirent la sonnette d'alarme



Le ciment manque à Bejaïa. La Fédérationdes entrepreneurs du bâtiment et travaux publics de cette wilaya, relevant dela Confédération algérienne du patronat (CAP), tire la sonnette d'alarme. Lesprix du ciment ne cessent d'augmenter. Les entreprises affiliées à la CAPpointent du doigt la cimenterie de Aïn Kebira, située à Sétif. Ils luireprochent de ne pas respecter des conventions signées avec les entrepreneursdepuis quelques saisons. Sur des niveaux de 100 à 120 tonnes chacun négociésalors, il ne leur est servi que 20 tonnes, a déploré le président del'organisation, M.Azzoug. « La disponibilité du matériau n'est pas en cause,mais son prix », déplore le président de la fédération de la CAP de Bejaïa,rapporte l'APS. Contactée, la cimenterie de Aïn Kebira arefusé de faire des commentaires sur le sujet. « Le PDG n'est pas là, c'est luiseul qui peut communiquer avec la presse », s'est contenté de répondre unresponsable joint par téléphone. En fait, la perturbation dansl'approvisionnement du ciment dans la région de Bejaïa a été causée en partiepar l'arrêt technique observé durant le mois de juin par la cimenterie de AïnKebira. Durant cette période, la production de ciment a été réduite, ce qui aaffecté les quantités livrées aux entrepreneurs. Le marché a été alimenté par d'autressources et la spéculation a fait grimper les prix d'une façon vertigineuse. Laperturbation affecte les chantiers de logements et de travaux publics dans lawilaya de Bejaïa et ses environs, où d'importants programmes de constructionsont en cours dans le cadre du plan de relance économique. Mais la saison estivale, c'est la périodequ'affectionnent les auto-constructeurs pour bâtir leurs maisons. Notamment lesémigrés qui reviennent au pays pour y passer les vacances d'été, ce quicontribue à l'augmentation de la demande sur le ciment. Bejaïa n'est pas laseule wilaya confrontée aux pénuries et à la flambée des prix des matériaux deconstruction comme le rond à béton, les agrégats, le bois. « Nous avons à faireà des pénuries fréquentes qui se déplacent d'une région à une autre, d'uneville à une autre. Par exemple aujourd'hui, le ciment est disponible à l'Est,mais manque au centre du pays. Demain, ça sera peut être le contraire »,affirme le président de la CAP, Bouâlem M'rakech. Ce dernier plaide pour des mesuresurgentes et efficaces pour juguler la crise des matériaux de construction quiintervient dans une période cruciale pour le développement du pays, avec plusde 600.000 logements en chantier, le démarrage du chantier de l'autoroute Est-Ouest(1.000 km), la réalisation de dizaines de barrages... Des projets gigantesquesqui ont fait exploser la demande sur les matériaux de construction. « L'Etat doit intervenir et prendre lesmesures adéquates pour le stockage du ciment qui est un produitsemi-stratégique », propose Bouâlem M'rakech. Le problème du ciment est lapartie visible de l'iceberg que représente la crise des matériaux deconstruction en Algérie. Les agrégats comme le sable et les granulats,nécessaires à la fabrication du béton, se raréfient. Leur prix ne cessed'augmenter. « Les agrégats, c'est une catastrophe. Les prix ont quadruplé cesdeux dernières années. En plus, il y a un énorme problème de qualité qu'il fautrésoudre. L'Etat doit intervenir pour mettre en place les mécanismesnécessaires pour mieux contrôler la qualité des agrégats », conclut leprésident de la CAP. Cette organisation patronale devra remettre despropositions le 15 juillet au ministère des Finances sur le développement dulogement en prévision de l'élaboration de la loi des finances 2008. La CAPprépare également des propositions sur les matériaux de construction qu'ellecompte remettre bientôt au gouvernement.


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