Algérie

Flambée des prix : Le ministre du Commerce défend son département



«Les prix des produits alimentaires vont connaître une baisse dans les prochains jours». Le ministre du Commerce Mustapha Benbada qui s'exprimait ainsi, hier, sur les ondes de la radio nationale, se veut «rassurant».

Habitué à être interpellé sur la flambée des prix des biens alimentaires, le ministre a réitéré ses explications tel un leitmotiv: «Tout le monde est responsable de la hausse des prix des fruits et légumes qui est récurrente à chaque veille du Ramadhan et durant les premiers jours de ce mois sacré». «La responsabilité, poursuit-il, incombe à tous, pouvoirs publics, société civile et certains consommateurs qui achètent des quantités disproportionnées de produits alimentaires par rapport à leurs besoins.» Le ministre trouve «anormale» la différence entre les prix pratiqués par les grossistes et les détaillants. Il indique que le gouvernement a pris «les mesures qui s'imposent pour réguler les circuits de distribution de gros et de détail». «Nous avons accompli beaucoup d'efforts pour stabiliser les prix et nous avons mené une bataille acharnée contre la spéculation», se défend-il. «Le ministère du Commerce régule les prix les produits subventionnés, mais les prix des autres produits obéissent à la loi de l'offre et de la demande», soutient M. Benbada. «Les produits de large consommation sont disponibles», assure-t-il.

 Interrogé sur le contrôle des pratiques commerciales, le ministre déclare que son département a mobilisé 800 agents supplémentaires aux côtés d'un millier d'autres contrôleurs. Benbada avoue toutefois que cet effectif reste insuffisant. Le renforcement du nombre des contrôleurs permettra, selon lui, d'améliorer l'efficacité du contrôle et la répression des fraudes. M. Benbada révèle que son département compte mettre en place une mercuriale des prix pour les produits de grande nécessité. «Un cadre juridique sera mis en place. Un groupe de travail a été installé pour en mener une réflexion. Le but est de protéger le consommateur», explique-t-il.

 Interpellé par l'explosion du commerce informel, le ministre affirme que «les APC ont été exhortées afin d'aménager des espaces pour absorber ce commerce». Dans le même sillage, il dit avoir «demandé aux walis et aux P /APC de ne pas délivrer des autorisations de vente des gâteaux orientales», expliquant que «de telles activités nécessitent une immatriculation préalable au centre du registre de commerce».

Le ministre affirme que son département met les bouchées doubles pour la réalisation de marchés de proximité et la réhabilitation de ceux existants. Il indique qu'une enveloppe de 10 milliards de dinars a été dégagée pour l'actuel quinquennat. Le ministre révèle que toutes les wilayas verront l'implantation de marchés de gros des fruits et légumes. Le foncier est toutefois, dit-il, un des éléments qui freinent l'implantation de ces de structures. L'invité de la radio affirme que la réalisation des marchés de proximité, des commerces de gros et espaces couverts est une mission qui échoit aux assembles municipales. «L'Etat financera la réalisation des marchés de gros à dimension nationale et régionale. Les collectivités municipales doivent contribuer à ces opérations», indique-t-il.

M. Benbada révèle que des mesures seront prises dès septembre 2011, permettant aux communes de contracter des financements bancaires à des taux bonifiés pour réaliser des centres commerciaux. «Nous avons demandé aux walis de nous faire état des besoins des communes implantées dans leurs wilayas respectives avant le 15 septembre prochain», dit-il. «Il ne faut pas se limiter aux marchés de gros. Il est indispensable de créer des zones d'activités commerciales extra-muros. Il faut absolument créer des marchés de gros qui seront dédiés à tous les biens de consommation», poursuit-il. Le ministre révèle qu'un nouveau cadre juridique, qui devra régir le commerce de gros des fruits et légumes, est en étude au niveau du gouvernement. Le texte vise à mieux organiser cette activité. «Il y a un vide juridique qui caractérise le commerce de gros des fruits et de légumes», avoue-t-il. Selon lui, le Conseil national de la concurrence sera installé avant la fin de l'année 2011. Cet organisme administratif sera particulièrement chargé de constater et de signaler les situations de monopole et de position dominante sur le marché. «Le décret régissant son organisation et son fonctionnement a été signé par le Premier ministre. Dès sa publication dans le Journal officiel, nous émettrons des propositions de nomination des membres de ce conseil», affirme le ministre.




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