C'est un débat «passionné» qui a eu lieu hier, au forum El Moudjahid et ce, à l'occasion d'une conférence-débat animée par l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) en présence de représentants du ministère de l'Habitat, mais aussi des cimenteries publiques qui sont montrées à l'index ces derniers temps, par certains entrepreneurs du BTPH. La flambée des matériaux de construction, notamment le rond à béton, l'acier, le ciment ainsi que la spéculation entretenue autour de ces produits de base dans la construction étaient autant de sujets abordés. Chacun y allait de sa «version» des faits, mais le constat est là. Des chantiers entiers risquent de s'arrêter à cause du manque de ces matériaux. Ainsi, selon le président de l'UGEA, M. Abdelmadjid Dennouni, qui présentera une situation peu enviable du secteur, le rond à béton par exemple a connu une hausse allant de 10 à 15 % ces derniers mois. Ce produit, dont l'importation par notre pays s'élève à 80 %, a connu sur le marché national une augmentation allant de 5.000 DA à 12.000 DA en l'espace de deux mois seulement, relève l'UGEA. Cette dernière explique cette hausse subite par au moins deux facteurs. Il s'agit en premier lieu, de l'augmentation des prix de ce produit sur le marché mondial qui varie actuellement entre 900 et 1.000 dollars la tonne et secundo, par la désorganisation du marché national en proie à la spéculation. Et d'avertir que dans la situation qui prévaut, le prix du logement connaîtra une hausse d'au moins 300.000 DA. Si M. Dennouni reconnaît sans ambages qu'il existe certains entrepreneurs qu'il a qualifiés de « parasites », qui vivent à l'ombre de la profession et qui s'adonnent à la pratique de la spéculation, un représentant de la même organisation patronale réfute catégoriquement cette accusation. Le cas du ciment, qui a connu également une hausse des prix ces derniers mois, est pour le moins édifiant. Selon le représentant des cimenteries publiques, les capacités réelles du secteur sont de l'ordre de 16 millions de tonnes par an, alors que la demande nationale sur ce produit ne dépasse pas les 14 millions de tonnes. Il expliquera à cet effet, que la production du ciment par les usines relevant du secteur public dans notre pays a connu une croissance de 42 % ces six dernières années. En 2003, note-t-il, la production n'a pas dépassé les trois millions de tonnes, alors qu'en 2006 elle a atteint plus de 11 millions. Toutes les études réalisées montrent que la demande sur ce produit sera largement satisfaite. Quant aux prix, le représentant des cimenteries du secteur public a affirmé hier, qu'il n'y a pas eu et qu'il n'y aura pas d'augmentation des prix du ciment. Tout comme il soulignera que les entrepreneurs qui ont des marchés dûment établis sont toujours prioritaires. La hausse des prix du ciment est à chercher plutôt du côté des spéculateurs sur le marché, a-t-il déclaré en soulignant qu'en ce qui concerne les cimenteries publiques, elles s'engageaient à continuer à approvisionner toutes les entreprises. Dennouni, qui se dit disposé à travailler de concert avec les autorités pour trouver des solutions aux problèmes soulevés, ne l'entend pourtant pas de cette oreille. Il reproche justement la fermeture subite et simultanée de quatre cimenteries (Sour El-Ghozlane, Meftah, Zahana et Béni-Saf) ce qui, dit-il, a provoqué la pénurie et du coup la spéculation. Le représentant des cimenteries publiques est revenu à la charge pour affirmer qu'il est vrai que certaines cimenteries ont partiellement arrêté la production pour des « raisons techniques », mais qu'en parallèle, toutes les entreprises ont été orientées vers d'autres cimenteries pour être approvisionnées. Ces mêmes entreprises, d'après le même responsable, n'avaient pas apprécié le fait de débourser un peu plus d'argent dans le transport du ciment en allant vers d'autres cimenteries pour s'approvisionner.
Le gouvernement est saisi du problème...
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Posté Le : 27/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com