Algérie

Flambée des prix des légumes à Oran La pomme de terre à 80 DA



Flambée des prix des légumes à Oran La pomme de terre à 80 DA
'Il n'y a qu'en Algérie où l'on invente des prétextes grotesques pour justifier la hausse des prix des légumes. Il faut toujours désigner un coupable qui ne peut pas se défendre mais jamais de responsables', intervient, excédé, un consommateur
'Nous nous réveillons le matin sur les prix des légumes dont nous n'arrivons pas à cerner les raisons de la continuelle augmentation.' Voici, résumé, le sentiment d'incompréhension et d'impuissance auquel sont quotidiennement confrontés les consommateurs. Le constat est en tout cas révélateur du seuil de cherté des légumes dans les marchés urbains et périurbains d'Oran, où la plupart des commerçants pratiquent ouvertement l'esbroufe.
Au marché de la Bastille, le navet a atteint le prix historique de 200 DA le kilo, lorsque le prix de la carotte oscille entre 70 et 80 DA, alors que celui de la tomate est cédé à 120 et 150 DA. Même constat au marché Michelet, où le prix du poivron concurrence celui du chou-fleur avec respectivement 140 et 150 DA, et les oignons à 60 DA. Quant aux haricots verts et les pommes de terre, leur prix défie toute logique, passant du simple au double. En effet, le prix du haricot vert est passé de 120 DA à 250 DA, et de 50 à 80 DA pour le kilo de pommes de terre. La laitue est cédée à pas moins de 150 DA, tandis que les aubergines sont proposées entre 120 et 150 DA le kilo. Le marché ex-Gambetta n'échappe pas à l'emprise de la hausse des prix qui semblent emballer les vendeurs. Et bien sûr, en pareille occasion, les accusations pleuvent. 'Pourquoi s'en prendre à nous, alors que le mal se trouve du côté des mandataires qui pratiquent les prix à leur guise', affirme l'un d'eux. Pour les consommateurs estomaqués, la faute incombe inéluctablement à 'l'Etat qui ne joue pas son rôle de régulateur du pouvoir d'achat des faibles revenus'. Dans cet emmêlement de préjugés, une ménagère met tout le monde dans le même panier.
'Ce sont les producteurs, les mandataires, les intermédiaires, les spéculateurs, les profiteurs et les marchands de légumes qui nous prennent à la gorge, qui sont la cause de cette situation invivable. Tout ce beau monde est complice et devra rendre des comptes', lâche-t-elle. Une autre ménagère, le couffin presque vide, s'alarme. 'C'est de notre faute à nous les consommateurs si nous en sommes aujourd'hui arrivés à cette situation. Nous n'avons qu'à boycotter les légumes et vous verrez que les producteurs tout comme les vendeurs seront contraints de revoir les prix à la baisse', s'écrie-t-elle sous le regard distrait des vendeurs. Pour ces derniers, c'est la faute à 'la neige et au mauvais temps qui ont fait que les prix grimpent...'. 'Il n'y a qu'en Algérie où l'on invente des prétextes grotesques pour justifier la hausse des prix des légumes. Il faut toujours désigner un coupable qui ne peut pas se défendre mais jamais de responsables', intervient, excédé, un consommateur. Nous avons questionné différents marchands, et pour se décharger de cette banderille ils expliquent que 'les détaillants qui s'approvisionnent au marché de gros paient le prix fort auprès des mandataires'. Un autre vendeur fait dans la surenchère graphique : 'C'est à cause de la demande qui dépasse largement l'offre.' Et d'ajouter : 'Bientôt, on ne pourra plus se payer la pomme de terre car elle aura atteint un prix exorbitant.' Effectivement, le fameux tubercule a atteint le prix mirifique de 100 DA le kilo à Oran. Un intermédiaire que nous avons approché a tenté de se démarquer de la discussion, en annonçant avec une modestie effrontée que cet état de fait est généré par les mauvaises conditions climatiques. Sauf qu'il a omis de révéler que cette situation perdure depuis plusieurs semaines. En attendant que le cher tubercule soit 'déneigé', le consommateur, éternel dindon 'enneigé', subira, seul, le diktat des spéculateurs de tous bords qui règnent férocement sur le marché florissant des légumes.
K. R-I


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