Algérie

Flambée de l'euro dans le marché parallèle


Flambée de l'euro dans le marché parallèle
Le marché du change parallèle s'affole de plus en plus. L'euro a atteint ces derniers temps un seuil jamais égalé. Un euro s'échange à 154 dinars à la vente et à 152,5 dinars à l'achat. Une flambée qui s'explique, entre autres, par la conjoncture politique actuelle, a-t-on appris auprès des cambistes. Le flou et l'ambigüité dans lesquels l'Algérie s'est engouffrée durant la période des présidentielles, entretenus par une salve d'accusations sans pareilles portées contre les institutions de l'Etat ont instauré un terrible climat de tension. L'effervescence sociale était à son comble.Au même moment, la monnaie européenne s'échangeait officiellement à 108 DA au niveau de la Bourse d'Alger. Ainsi, il apparaît que le graphique de l'évolution du change, entre le marché informel et celui des banques, est diamétralement opposé, du fait que si pour le premier, la tendance demeure haussière durant ces cinq années, l'euro a gagné près de 60 DA. A Alger-centre, cette activité a pris de l'ampleur et ce sont des commerçants ou des prestataires de services qui en ont fait une spécialité. "Détrompez-vous car en raison de la concurrence, les spécialistes du change parallèle se suffisent du peu mais attendent l'opportunité de la bonne affaire car généralement la demande varie entre 10 et 200 euros, au maximum et le gain se situe juste à hauteur de 5%", nous confie un cambiste, en précisant que "cette hausse vertigineuse et qui n'est pas prête de s'arrêter, s'explique par la demande qui dépasse l'offre, notamment à quelques encablures de la saison estivale ". Parallèlement, explique notre interlocuteur qui exerce cette activité, "l'offre connaît une baisse depuis plus d'une année et ce, en raison de l'indisponibilité de la monnaie européenne, durant toute l'année, sauf en période estivale où les quelques concitoyens, venus passer leurs vacances en Algérie, proposent leurs économies". D'ailleurs, fait-il remarquer, "le transfert des devises vers l'Algérie devient très aléatoire et le change, notamment pour les grandes sommes, se fait sur place, c'est-à-dire dans les pays d'accueil et les plus grands demandeurs sont de gros clients qui ouvrent des comptes bancaires", fait remarquer le cambiste. Pour lui et en conclusion, "le différentiel de la parité dinar/euro, entre le marché parallèle et le change bancaire institutionnel, se creusera davantage tant que le change libre ne sera pas adopté par les banques". La demande s'accentue au fur et à mesure que le taux parallèle atteint un certain seuil et alarme certains importateurs qui vont jusqu'à se déplacer en Europe ou bien charger un spécialiste pour rafler les devises qui étaient destinées pour le marché national. Un banquier qui suit l'évolution du marché de la monnaie européenne nous explique qu'après "l'instauration du crédit documentaire pour les opérations d'importation, certains importateurs recourent au change parallèle pour prendre une longueur d'avance sur leurs concurrents qui attendent le CREDOC pour passer des commandes auprès de leurs fournisseurs, notamment chinois et turcs ou bien chez leurs représentants établis à Dubaï, en leur versant 30% du montant de l'opération". A ce titre, il est à rappeler que la direction des Grandes entreprises (DGE) a tiré la sonnette d'alarme sur ce phénomène, le qualifiant de fuites de capitaux. Il est à noter qu'en matière de législation, il y a eu "l'instruction 08/96" datant du 18 décembre 1996, qui fixe les modalités d'ouverture de bureaux de change. A cet effet, cette instruction dispose que "la Banque d'Algérie donne son autorisation à l'ouverture d'un bureau de change après étude de dossier ". Par ailleurs, "les bureaux de change peuvent effectuer des opérations d'achat et de vente, contre monnaie nationale, devises et chèques de voyage libellés en monnaie étrangère librement convertibles auprès des non-résidents ". Selon la même instruction "les bureaux de change, selon les dispositions de l'instruction, sont soumis à l'obligation d'afficher les cours des monnaies qu'ils échangent.Ils sont autorisés à percevoir, comme il se fait un peu partout, une commission sur les transactions qu'ils effectuent et les oblige également à afficher le taux de la commission". De leur côté, "les banques et les établissements financiers sont aussi autorisés à créer des bureaux de change ". Il est à rappeler que l'instruction de 1996 a été complétée en mars 97, laquelle autorise le traitement des opérations du commerce extérieur et le change manuel de devises.


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