Fkirette de Tlemcen

El Madih est une poésie qui pendant la période du paganisme (el Jahiliya) ne concernait que les louanges des tribus, les traditions, la force, le courage et la vertu. Il n’est pas étonnant que cet art évolue dans l'ère islamique, et c’est ainsi que les amis du Prophète (PSL) se sont inspirés de sa personnalité inimitable pour décrire ses qualités morales et physiques interminables en le complimentant. Grâce à leurs passages, ils donnaient envie aux autres personnes de voir le Prophète et de le rencontrer. Ces derniers ont conté aussi son parcours et sa mort. Ces poètes ont passé quatorze longs siècles à parler et à évoquer le Prophète dans leurs écrits. Tlemcen est considérée comme un noyau important dans les éloges religieux et prophétiques. Ce dernier y a pris essor et s’est répandu dans tous les alentours de cette ville. Les poètes ne louaient pas seulement Mohammed (PSL), mais aussi d’autres grandes personnalités (des saints patrons de la région, des imams, et même les Moudjahidines à l’époque coloniale). Cependant, les éloges religieux ou El Madih ne persistaient que chez un groupe de femmes « Fkirette » désignant pauvre au féminin en arabe qui exprime l'idée de dépouillement dans le sens religieux du terme.

Elles se spécialisaient dans des chants rimés évoquant Dieu et louant le Messager d'Allah. Elles louaient aussi les grandes figures historiques de la civilisation arabo-musulmane notamment, Chikh Sidi Ahmed Benmoussa, célèbre mystique de la région de la Saoura ou encore Sidi Boumedienne qui est considéré comme un pôle du soufisme en Algérie et au Maghreb d'une manière générale. Dans les années 1980, il y a avait 12 troupes « fkirettes » dans la capitale de la culture islamique, de nos jours, elles ne sont que six. A Ouled Riah El Hadja Khedra est très connue dans cette région où elle mène son groupe dans les mariages et les cérémonies des fêtes de réjouissances, les autres fkirettes du groupe font les chœurs en répétant ce que Hadja Khedra chante et accompagnent leurs chants essentiellement de percussions comme le bendir et le tar.