Algérie

Fiscalité et contre-développement


Fiscalité et contre-développement
Le gouvernement envisage d'augmenter les impôts sur le bénéfice des entreprises de production (de 19 à 23%) et de les baisser pour les sociétés de services (de 25 à 23%). Ceci parce que certaines entreprises produisent et importent à la fois.Selon le site TSA, qui rapporte l'information, le gouvernement entend ainsi résoudre la question des difficultés rencontrées par "les services d'assiette et de contrôle" dans "la mise en application de ces taux". Innocent et bienveillant, l'Exécutif justifie donc ces nouveaux barèmes par la nécessité de simplifier la tâche de l'administration !Il serait plutôt navrant que l'institution fiscale ne soit pas encore capable de calculer les impôts d'une société opérant dans les deux types d'activités : la fabrication et l'importation pour la revente en l'état. Et que nos fiscalistes ne sachent plus contrôler les comptes d'une entreprise à activités multiples. Auquel cas, ce n'est pas le fisc, c'est Procuste, ce Dieu grec qui s'était fait aubergiste et qui, à la fin du repas, allongeait ses hôtes dans un lit à sa taille, coupant aux plus grands ce qui dépassait de leurs jambes et étirant, jusqu'à ce qu'ils occupent l'intégralité du lit, les plus petits.Depuis l'Indépendance, presque toutes les entreprises publiques l'ont fait : la SNMC pour le ciment, la SNS pour le fer à béton, la Sonacome pour les véhicules... Et d'autres encore.Le taux unique, s'appliquant aussi bien au résultat de l'activité de production qu'à celui de l'activité d'importation, a-t-il toujours été la règle ' Ou bien, la compétence de jadis, a-t-elle fini par être remplacée par une telle déficience qu'il a fallu sacrifier la priorité de la fonction de production au profit de la fonction d'importation ' Si tel est le cas, on peut comprendre pourquoi le gouvernement est revenu sur l'institution du chèque comme moyen de paiement obligatoire : peut-être a-t-il pensé que ses percepteurs, ne sachant pas lire un chèque, trouveraient-ils alors plus de facilité à compter des billets.Avec l'avènement - pourtant bien tardif ! - de la 3G, l'agence de régulation du secteur a failli nous obliger à détenir deux numéros pour pouvoir téléphoner et nous connecter, parce qu'elle voulait faire l'économie de l'effort de concevoir le moyen technique d'une comptabilisation indépendante des activités son et image.Pour inquiétant qu'est ce projet d'IBS unique, il n'en est pas moins surprenant : le pouvoir a suffisamment donné de gages, au fil des années et des lois de finances, sur sa volonté de maintenir l'économie de production dans l''état de sous-développement qui est le sien. C'est là la condition d'une "industrie de l'importation" florissante. Comme activité généralement dévolue à la clientèle, elle correspond, avec les marchés publics de gré à gré, a une conception rentière de l'allocation des ressources du pays.Avec toute la rente qui se déverse sur nous depuis une quinzaine d'années, fallait-il un pouvoir qui combatte le développement, pour que la part de l'industrie (hors hydrocarbures) en soit encore à moins de 5% du PIB.Dans cette logique de non-développement, le pouvoir s'ennuie-t-il, peut-être, de constater que, depuis la LFC pour 2009, rien n'a été fait contre l'investissement. L'on sera, peut-être, servis par la loi de finances pour 2015...M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email


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