Algérie

Finances publiques : la «définition» d'une nouvelle stratégie de dépense entravée Economie : les autres articles



Même s'il est difficile d'identifier précisément ce qui a été «ralenti ou reporté» en matière d'engament de la dépense publique, l'expert financier, Omar Berkouk, estime que de toute manière «cela n'a rien avoir avec l'absence du Président».Selon lui, «le frein avait déjà été mis» par le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui avait déclaré en mai dernier qu'il fallait «ralentir la progression des dépenses d'équipement (investissement) et quasiment bloquer les budgets de fonctionnement (salaire des fonctionnaires) compte tenu de la conjoncture économique mondiale et pétrolière». En effet, le premier argentier du pays avait tiré la sonnette d'alarme, expliquant que «la baisse de la demande sur le pétrole, la forte constitution de stocks américains et l'offre additionnelle émanant d'autres sources d'énergie», phénomènes induits par la crise économique mondiale, pousse le pays à la «prudence en matière de conduite de la politique budgétaire».
Cette prudence concerne aussi bien les dépenses de fonctionnement, et donc les salaires, qui risquent de mette en difficulté «l'avenir des nos équilibres budgétaires» s'ils continuent d'augmenter. Mais également, les dépenses d'équipement, puisque le ministre a laissé entendre que le gouvernement pourrait «limiter ou reporter des projets».
Cette position a été confortée par le gouverneur de la Banque d'Algérie qui a attiré l'attention sur «le début de détérioration de la balance des paiements». Le gouvernement avait donc déjà l'intention de prendre des mesures et le Président n'était pas présent, «pour la LFC 2013 pour donner son accord sur les arbitrages qu il faudra faire en matière de dépenses». En d'autres termes, «les annulations et/ou les reports seront nécessaires avec ou sans le Président, car on s'est rendu compte au niveau des décideurs que la 'cagnotte' ne se remplit plus et qu'il va falloir piocher dans les réserves».
Si on en est arrivés là, c'est que les responsables concernés (Djoudi et Laksaci) étaient supposés attirer l'attention du gouvernement et donc du Président (avant sa maladie) sur la nécessité de ralentir les dépenses, ce qui aurait donné lieu à une LFC de «précaution», mais ça n'a pas été fait. En somme, «tout sera ralenti jusqu' aux prochaines élections», mais cela n'a rien avoir avec la maladie ou l'absence du président, selon notre interlocuteur. Le fait est que le pays a besoin «d'un changement politique radical pour adopter une stratégie économique viable à long terme». Pour cela, «des décisions douloureuses devront être prises en matière de subventions, de salaires et de prix et les projets pharaoniques ''pièges à commissions'' devront être revus».
L'absence du Président pendant près de deux mois «n'a pas bloqué des projets nouveaux ou anciens, mais la définition d'une nouvelle stratégie (de dépense)» de la conjoncture économique et pétrolière et des «alertes» lancées par le ministre des finances et le gouverneur de la Banque centrale.


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