Algérie

Finances: Le recul de la monnaie nationale reflète le niveau de l'économie


Finances: Le recul de la monnaie nationale reflète le niveau de l'économie
L'une des identités d'un pays est sa propre monnaie. Aujourd'hui, 1er avril est une date importante dans l'histoire de la monnaie algérienne puisque c'était le 1er avril 1964 que fut promulguée la loi portant création du dinar algérien, et, du coup, l'Algérie sortait définitivement de la zone franc , en vigueur depuis 1848. Quant aux premiers billets algériens, ils furent émis par la Banque d'Algérie dans la même année et ne seront retirés de la circulation qu'à la fin de 1998. L'Algérie devrait créer sa propre monnaie dès son indépendance en 1962. Et c'est seulement deux ans après l'indépendance, soit le 10 avril 1964, que l'Algérie a émis sa monnaie nationale, le dinar. Ce retard est expliqué par M. Abderrahmane Ammour, un des fondateurs de la Banque centrale d'Algérie, par le fait que les capacités de l'Hôtel des Monnaies étaient limitées après l'indépendance. Ainsi les premières pièces de monnaie étaient au nombre de sept, décomposées en centimes jusqu'à la pièce de 1 DA, mise en circulation pour la première fois le 12 juillet 1965. Ces pièces portaient toutes les armoiries de l'Etat algérien et pour les billets, la représentation, en filigranes, de l'Emir Abdelkader, un symbole de l'Etat algérien moderne. Aujourd'hui, le vice-gouverneur de la Banque centrale d'Algérie, M. Mohamed Chérif Ilmane, a annoncé que la monnaie nationale a perdu 95 % de sa valeur acquise en 1964 et a reculé face à la majorité des monnaies étrangères ce qui reflète, selon lui, le niveau de l'économie nationale. "Il est vrai qu'il est possible d'intervenir politiquement pour contrôler temporairement la valeur de la monnaie, cependant le travail reste le seul moyen de la stabiliser", a-t-il indiqué. De son côté, M. Ammour précise qu'après l'indépendance, l'Algérie visait la mise en circulation de près de deux milliards de dinars pour remplacer le franc. Seulement les capacités de l'Hôtel des Monnaies ne dépassaient pas 60.000 billets par jour. Or, actuellement cette capacité est de l'ordre de deux millions de billets. De plus, il faut aussi savoir qu'il y a cette complexité de l'opération et aux étapes techniques du passage du franc à une nouvelle monnaie symbolisant la souveraineté nationale. Pour superviser l'opération de la mise en circulation, le premier gouvernement algérien a créé le 13 décembre 1962 la Banque centrale d'Algérie qui avait choisi 4 coupures de billets (5 DA, 10 DA, 50 DA et 100 DA) et pour remplacer le franc la Banque avait également décidé la mise en circulation de deux milliards de DA. C'est depuis les années 1970 que le dinar, décliné en billets ou en pièces de monnaie, a entamé le récit des grandes réalisations de l'Algérie indépendante: les révolutions industrielle, agraire et culturelle. Il y aura ainsi les éditions de 1980-1989 et 1990-1999, qui avaient respectivement donné la naissance des billets de 10 DA, 100 DA et de 200 DA et des pièces de 5 à 10 DA pour la première et des billets de 100 à 1000 DA pour la deuxième période. La décennie 1990 a été marquée par l'émission de neuf pièces de monnaie (de 10 DA à 100 DA), d'ailleurs toujours en circulation. En 2011, il y aura deux nouvelles émissions à savoir le billet de 2.000 DA, dernier né, le plus sécurisé de tous, et la nouvelle pièce de 200 DA, mise en circulation le jour du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale, dont elle porte le logo. Mais force est de reconnaître que cinquante ans après l'Indépendance et comme l'a si bien indiqué le vice-gouverneur de la Banque centrale d'Algérie, M. Mohamed Chérif Ilmane "Nous nous dirigeons à pas sûrs vers l'économie de marché, mais il demeure que notre système monétaire, 49 ans après l'émission de la monnaie nationale, vit toujours une transition".