Algérie

Finances L'Algérie touchée par la dépression économique



Les réunions de printemps des institutions de Bretton Woods n'ont apparemment pas apporté des éclaircissements sur la nature de l'affaissement économique et financier qui s'est installé dans le monde dans le sillage de la crise des subprimes américains et la dépréciation contrôlée du billet vert. Ni le Fonds monétaire international ni la Banque mondiale n'ont donné d'autres détails sur cette crise financière qui serait, selon le FMI, la plus importante depuis la grande dépression de 1929. Avec la chute vertigineuse du dollar et la hausse des prix des principales matières premières, notamment des produits agricoles, ce qui était considéré comme un mini-krach boursier et financier est devenu un véritable raz-de-marée, emportant des pans entiers de l'économie mondiale. Il y a d'abord les prix pétroliers qui titillent la barre des 120 dollars, mais un niveau qui fausse les calculs car le billet vert est laissé sciemment par la Réserve fédérale américaine (Banque centrale) flotter sur le marché des changes pour arrondir les angles de la décroissance économique des Etats-Unis. La crise économique actuelle, qui touche de plein fouet l'économie américaine, et par ricochet le reste du monde, est en fait une énorme succession de facteurs, avec un point commun: des hausses artificielles, mais incompressibles des grands produits de consommation. L'onde de choc des spéculations immobilières aux Etats-Unis n'est pas près de s'estomper. Au point que le FMI et la Banque mondiale ont appelé les banques européennes et américaines à plus de transparence et à publier les chiffres de leurs pertes financières. Et, sur ce chapitre, le FMI «salue les mesures prises par les Banques centrales des pays avancés pour fournir des liquidités afin de relâcher les tensions sur les marchés interbancaires», car des tensions persistent toujours sur ces marchés où la monnaie européenne serait surévaluée, dans le sillage de la dépréciation du dollar et de l'économie américaine. A Washington, les 185 Etats membres de la Banque mondiale et du FMI, l'Algérie notamment, avaient lancé une sérieuse mise en garde aux grandes institutions financières sur les effets désastreux d'une trop grande rigidité des marchés du fait de la spéculation financière. Sinon du gonflement inquiétant de la bulle financière sur les grandes places financières mondiales. Un état de fait qui s'est négativement répercuté sur les pays en développement et les pays pauvres avec la hausse préoccupante des prix des principaux produits agricoles. La situation dans les pays à faible revenu s'est tellement dégradée que les grands argentiers du monde se sont engagés, durant les réunions de printemps de la BM et du FMI (12-13 avril), à trouver des solutions pour rendre moins dramatique la hausse des produits alimentaires sur les marchés internationaux. A cet égard, les pays en développement du Groupe des 24, dont fait partie l'Algérie, ont demandé que les pays riches prennent des mesures «décisives» pour les mettre à l'abri des turbulences financières et ont invité le FMI à améliorer «d'urgence» sa surveillance des pays avancés. Le 9 avril dernier, le FMI avait publié sa dernière édition des Perspectives de l'économie mondiale, qui prévoit une croissance mondiale de 3,7% en 2008, contre 4,9% en 2007, et de 3,8%, soit une très faible amélioration, en 2009. Des perspectives assez inquiétantes, alors que les prévisions ne sont guère pessimistes. C'est pour ces raisons que le FMI, dirigé par le Français Dominique Strauss-Kahn, a prôné «une vigilance continue pour faire face aux turbulences financières» dont les pays à faibles capacités de résistance, dont les PVD, seraient les premières victimes. En Algérie, les effets de cette crise sont déjà visibles: hausse quasi généralisée de l'ensemble des produits alimentaires, des services et des biens manufacturés importés, dévalorisation du dinar sur le marché des changes et hausse de l'inflation, actuellement à deux chiffres ( de 10%). Mais contrairement à beaucoup de pays, l'Algérie n'a pas les ressorts nécessaires pour contenir une crise financière mondiale dont les effets plombent l'économie américaine, émettrice, traditionnellement, des grands cycles de décroissance et de krach boursier.




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