Selon le chiffre livré par le Forum des chefs d'entreprises (FCE), le montant alloué à l'investissement en Algérie est de 3700 milliards de dinars, dont 52% reviennent au secteur privé. Cependant, constate l'organisation patronale, il n'y a que 5% de ce montant qui va à l'investissement productif. En effet, selon le FCE, la quote-part réservée au privé englobe les crédits accordés dans le cadre de l'Ansej, la Cnac et aussi les crédits immobiliers. Pour plus de visibilité, le FCE veut plus de détails sur ce qui va à l'Ansej, la Cnac, aux crédits immobiliers, mais surtout ce qui va au commerce extérieur. Selon l'expert financier, Liès Kerrar, ce que publie la Banque d'Algérie comme chiffres, c'est l'argent qui va au privé et celui qui va au public. Mais dans ces chiffres, la Banque d'Algérie ne publie pas les détails de ce qu'elle met dans le financement du secteur privé. 'On n'a pas le chiffre du financement de l'importation et celui du financement productif. Ce qu'on aimerait, c'est que ce montant soit plus décomposé pour qu'on puisse comprendre ce qu'il y a dedans", souligne l'expert, qui ajoute que 'compte tenu de ce qu'on observe et ce qui serait plausible, c'est qu'une grosse partie de ce montant soit des financements liés au financement de l'importation". Selon lui, 'il est toujours utile de savoir ce qu'il y a dans les chiffres". Pour pouvoir analyser les chiffres, il faut que la Banque d'Algérie fournisse plus de détails sur ce qu'il y a dans la quote-part du secteur privé. Outre le financement, Lies Kerrar estime qu'il y a beaucoup de problématiques de fond à régler. A commencer par l'accès à l'information. A ce titre il évoque les carences du registre du commerce qui ne met pas à la disposition de tout le monde les états financiers. 'C'est utile parce que c'est juste à ce moment-là que les banques pourront vraiment analyser les comptes et pouvoir prêter", indique-t-il. Il évoque également la problématique de la gouvernance des entreprises. Concernant la problématique des garanties et des sûretés, il précise que c'est un changement de dynamique qu'il faudrait mettre en place. 'Normalement, si le financement est bien structuré, la banque devrait avoir assez de sûretés par rapport à ce qu'elle finance pour se contenter des sûretés de ce qu'elle finance." Mais ce qui semble être répandu, déplore-t-il, c'est qu'on ne fait pas cette première analyse et on remplace ça par juste des sûretés. 'Il faut que les banques remettent en leur sein cette fonction qui est l'analyse. De la vraie analyse sur de vraies données. Il y a du travail du côté des entreprises aussi. A commencer par avoir des états financiers qui reflètent la réalité." Pour conclure, l'expert estime que pour qu'il y ait de l'investissement il ne faut pas qu'il y ait d'obstacles. 'Non seulement il ne faut pas qu'il y en ait, mais il faut que notre environnement soit plus compétitif, parce qu'il ne faut pas oublier que l'investisseur d'une manière ou d'une autre va être en concurrence avec d'autres producteurs qui sont localisés dans d'autres pays avec d'autres environnements. Donc il faut non seulement que notre environnement permette d'investir, mais aussi qu'il permette d'être compétitif par rapport aux autres environnements qui nous concurrencent."
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Posté Le : 30/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Said SMATI
Source : www.liberte-algerie.com