Algérie

Financement, expertise: Les grands projets posent problème


En matière d'expertise et de management, notre pays est encore à la traîne. L'Algérie ne peut pas encore se passer de l'expertise étrangère pour réaliser des projets tels que l'autoroute, le métro ou le tramway, à titre d'exemple.

 Ce constat a été fait hier par de nombreux spécialistes et responsables algériens à l'occasion d'un séminaire organisé à l'hôtel El Aurassi autour du thème: «Stratégies de financement des méga-projets d'investissement».

 Mais le plus préoccupant c'est le fait que notre pays ne semble pas tirer tout à fait les leçons des expériences vécues notamment dans la réalisation de ce type de projets qui ont accusé d'énormes retards et par ricochet obligé à puiser davantage dans les caisses pour poursuivre les travaux. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) Reda Hamiani, qui qualifie de «peau de chagrin» les grands projets dont ont bénéficié les entreprises privées, soutient que cette situation ne doit plus continuer. «C'est grave ! Nous sommes encore dépendants de l'expertise étrangère», a-t-il déclaré en déplorant l'absence dans notre pays, d'instituts spécialisés pour former des cadres dans le domaine. Le président du FCE est convaincu que la politique de financement de ces projets par des fonds propres à l'Etat va peser à l'avenir. La solution, a-t-il défendu hier, c'est de libéraliser le marché et permettre aux entreprises nationales (privées) et étrangères de prendre part aux risques. La croissance basée sur la dépense publique n'est pas une solution pérenne, analyse Hamiani qui exhorte d'aller vers un développement alimenté par un moteur interne.

 Le président du FCE, également vice-président de la chambre de commerce algéro-suisse, a affirmé qu'il existe une certaine «opacité» dans les méga-projets lancés par l'Algérie, même si les projets en question sont stratégiques et bénéfiques pour notre pays.

 Hamiani a relevé notamment le retard qu'accusent la majorité des projets et le fait qu'aucune leçon n'a été tirée par les autorités.

 Interrogé par le Quotidien d'Oran sur le sujet, le directeur général de la Caisse nationale des équipements et du développent (CNED) a affirmé que des «mécanismes» sont en train d'être mis en place pour faire face justement à tous ces problèmes. Cette réponse n'a pas convaincu le président du FCE qui souligne que le problème de change dure depuis maintenant une vingtaine d'années qu'on ne peut pas mettre en place des mécanismes pour qu'ils soient balayés d'un revers de la main sur une simple décision. «Nous sommes en train de s'adapter», a déclaré pour sa part Benkhalfa, président de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF). Il a affirmé que notre pays est sur la voie de la gestion technique des marchés. Par ailleurs, l'expérience de la BEA en matière de «Project finance» a été présentée par le DG de cette banque M. Loukal. Il affirmé que la BEA a financé pour plus de 539 milliards de DA une dizaine de grands projets dont 5 usines de dessalement d'eau, 3 centrales électriques et 2 usines de production d'ammoniac destiné à l'exportation. La spécificité dans ce type de projet, a-t-il déclaré, c'est l'échéance qui varie entre 12, 15 et 17 années avec tous les risques encourus, notamment les risques technologiques et environnementaux. L'offre de financement est suffisante, poursuit le DG de la BEA qui soutient que c'est plutôt le marché financier qui n'est pas développé. A noter que le séminaire qui s'étalera sur deux journées vise, d'après les organisateurs, à apporter une «vue d'ensemble» sur cette stratégie de financement des grands projets et cela à la veille du lancement d'un programme quinquennal doté de 150 milliards de dollars.


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