Algérie

Financement du projet de cimenterie d?Orascom



Un montage financier de grande envergure Tout le gratin de la place financière était présent lundi dernier au Sofitel pour la signature de la convention de financement du grand projet de cimenterie d?Orascom. Jamais une entreprise algérienne ou étrangère n?a mobilisé autant de banques de renom pour concéder un montant aussi important. Dans une déclaration laconique, le directeur égyptien de la Société Ciment blanc d?Algérie holding (Ciba), entité de droit algérien dont le capital est détenu dans sa totalité par le groupe Orascom, affirmait que ce financement est " un rêve qui se réalise ". Le directeur de Ciba avait, en effet, toutes les raisons d?être un homme heureux. Son projet de réalisation de deux lignes de production de ciment blanc et de ciment gris basées dans la région d?Oggaz près de Mascara sera financé à hauteur de 61% par les banques publiques et privées. Le coût total de cette opération est évalué à 538 millions de dollars (38, 74 milliards de dinars). Le pool bancaire en financera plus de la moitié quelque 23 milliards de dinars. Orascom investira ainsi 39%, soit près de 15 milliards de dinars. Le remboursement, nous a-t-on expliqué, s?étalera sur sept années avec, en prime, une année de grâce. Le délégué général de l?Association des banquiers et des établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa, estime que cette opération a valeur de " symbole ". " Ce n?est pas la première fois qu?un tel montage financier se fasse en Algérie mais il n?a jamais été d?un montant aussi important. C?est une opération qui a nécessité la coopération de tous les acteurs de la place financière car elle dépasse les capacités de risques. Les banques se mettent ainsi ensemble face à un risque. C?est une mise en synergie des banques publiques et privées ", nous a-t-il expliqué. Dans le détail, le Crédit populaire algérien (CPA) financera près de 7,78 milliards de dinars, la Banque nationale d?Algérie (BNA) octroiera 2, 917 milliards de dinars, la Caisse nationale d?épargne et de prévoyance (Cnep) accordera 2, 91 milliards de dinars, la Banque de développement local (BDL) concédera 1, 45 milliards de dinars, la Banque d?agriculture et de développement rural (Badr) participera à hauteur de 972 millions de dinars et l?Arab bank donnera près de 503 millions de dinars. Les banques privées étrangères à l?exemple de Citibank, Société générale et Bnp Paribas ont, elles, préféré garantir la partie " équipement " du projet. L?américaine Citibank accordera ainsi 862 millions de dinars (sans couverture) et plus de 1, 43 milliards de dinars avec une garantie. Société générale octroiera, quant à elle, 719, 4 millions de dinars (sans couverture) et 359.7 millions de dinars avec garantie. Bnp Paribas concédera 287, 5 millions de dinars (sans couverture) et plus de 2, 8milliards de dinars avec garantie. Une agence danoise, la Eksport Kredit Fonden (équivalent de l?agence française Coface) s?est portée garante au nom d?Orascom. Le délégué général de l?ABEF a tenu à souligner que " certaines banques financent une partie du projet en monnaie locale et mobilisent un financement extérieur. Il s?agit, dit-il, du crédit " équipement " acheté à l?étranger. Pour avoir les meilleures opportunités, il valait mieux souscrire à une garantie ". Limiter l?endettement extérieur Initialement prévu en grande partie sous forme de crédit extérieur, ce financement a été concrétisé en totalité en monnaie locale dans le but, disent les patrons des banques, de limiter l?endettement des entreprises algériennes. Les directeurs de banques se sont, en revanche montrés très discrets sur les taux d?intérêt." Les taux d?intérêts ont été négociés séparément. Cela fait deux années que les taux d?intérêts marquent une tendance baissière (-0.5%). Le taux pivot qui se pratique actuellement oscille entre 5 et 9%" , précise M. Benkhalfa. Il poursuit : " Nous rentrons dans une nouvelle dynamique du marché bancaire. Le ciment est un produit éminemment stratégique. Nous comptons développer ce mixage de ressources et les partages des risques. Cela se fera au vu de la qualité du projet et de sa rentabilité " . A la question de savoir si cette opération qui mobilise tant de banques publiques est appuyée par des considérations politiques, il marque un court silence puis répond : ?Les banques publiques ont les ressources les plus importantes . Avant, nous avions des ressources de substitution par manque de liquidités. Nous nous dirigions vers les banques étrangères ", assène-t-il. Ces usines " Ciba " seront dotées d?une capacité de production de 550.000 tonnes par an de ciment blanc et 2, 5millions de tonnes par an de ciment gris. Une partie de la production sera destinée pour les besoins du marché local et une autre pour l?exportation. Le projet, souligne-t-on, permettra la création de plus de 1500 emplois durant la phase de construction et emploiera un effectif permanent de 796 employés en phase d?exploitation.


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