Dans le lot des affaires délictuelles commises par la bande de «Issaba» menée par l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, celle du projet de réalisation du complexe de phosphate de Tébessa est certainement la plus importante. En fait, l'ancien Premier ministre avait voulu faire son trésor de l'enveloppe financière de 4,5 milliards de dollars prévue à cet effet. Il a pris exemple sur son ministre de l'Industrie et des Mines à l'époque, qui a fait d'un marchand de légumes un industriel.C'est que la bande d'aigrefins qui sévissait avait décidé de mettre à exécution le projet de création du complexe en question. La disponibilité des documents y afférents depuis 2009, permettait une rapide prise en charge pour la matérialisation du projet officiellement annoncée avec par le gouvernement algérien. Ses initiateurs l'avaient évalué de 1,5 à 2 milliards de dollars. Il devait créer 5000 emplois permanents. C'est sur cette base que le ministre algérien de l'Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb, pourtant impliqué dans de nombreuses sales affaires dont celle de «Panama Pampers», avait pris langue avec des investisseurs étrangers. Il avait eu pour vis-à-vis les responsables du conglomérat industriel indonésien «indorama».
C'était le 18 juillet 2016 à Alger que devaient être signés trois accords d'investissement. Ils portaient sur la création de trois co-entreprises entre Indorama (49 %) et ses partenaires algériens (51 %). Ces derniers avaient fixé unilatéralement le montant du projet à 4,5 milliards de dollars. Il était dit qu'à son achèvement, il devait transformer cinq millions de tonnes de phosphates marchands en engrais phosphatés et la production d'un million de tonnes d'ammoniac et de 800 000 tonnes de calcium ammonium nitrate. Surpris par le montant élevé exigé pour l'investissement, les indonésiens ont préféré se retirer. Ce qui arrangeait les affaires de la Issaba. Elle avait déjà pris ses dispositions en faisant appel aux chinois de la «CITIC WENGFU».
De 4, milliards de dollars initialement prévus, le contrat de partenariat est passé à 6 milliards de dollars. Ce qui semble avoir donné des ailes à Ahmed Ouyahia. Il multiplia les roublardises au point de faire croire que le Complexe de phosphate de Tébessa entrera en production en 2022. Ce qui était pratiquement impossible d'autant que ce complexe créateur, selon le même Ouyahia, de 5000 postes de travail, nécessite différentes et nombreuses autres réalisations et non des moindres. A l'image de la réhabilitation de la voie ferrée Tébessa-Souk-Ahras- Annaba, l'extension du quai minier du port de Annaba et autres ouvrages et infrastructures socio-économiques.
Il reste qu'en aucun cas et quelques soient les moyens mis en ?uvre, le projet n'aboutira dans les délais prévus même à l'horizon 2025. Notamment en ce qui concerne la partie en charge des chinois. C'est dire que l'investissement financier annoncé par Ouyahia était destiné beaucoup plus au pillage du trésor public. Ce dont l'ancien premier ministre et sa bande sont devenus experts en la matière. Ils ont tenté de profiter de la grave crise économique à laquelle est confronté le pays pour imposer leur diktat en termes d'investissement à engager pour la réalisation de ce projet intégré. Il est destiné à l'exploitation et la transformation du phosphate et du gaz naturel des gisements de Bled El-Hadba à Tebessa, sur 2 045 hectares, la plate-forme de Oued Kebrit à Souk Ahras s'étendant sur 1 484 ha, celle de Hadjar Essoud à Skikda, sur 149 ha et le port d'Annaba sur 42 ha.
C'est du moins ce qu'indique la fiche technique du projet. Selon l'économiste algérien le Pr Abderahmane Mebtoul, «le phosphate, utilisé comme engrais, soit à l'état naturel soit à l'état chimique, avec l'azote et le potassium, est l'un des éléments indispensables à la croissance végétale étant l'un des trois principaux nutriments nécessaires aux cultures pour atteindre leur plein potentiel et ses différents composants. C'est une ressource critique dans un contexte de démographie et de besoins alimentaires en forte croissance. Avec l'augmentation de la population donc de la consommation, et la demande de nourriture diversifiée, la disponibilité limitée des terres labourées, la taille du marché mondial des engrais phosphatés devrait atteindre quelque 78,06 milliards de dollars américains d'ici 2025». On n'en est pas encore là.
Même si elle est incontournable, la réalisation du projet du complexe d'engrais phosphaté de Tébessa est encore loin. La saturation des infrastructures adjacentes (ports, rails, transports routiers) imposent des réactions rapides. N'était l'activisme de la bande de Issaba, tous auteurs d'un crime économique, l'Algérie aurait déjà pris option pour un réel développement. Surtout qu'à l'échelle mondiale, les spécialistes du secteur s'accordent à prédire «?Un taux de croissance annuel composé de 5,1% et donc un accroissement de la demande d'engrais phosphatés. Le marché africain des fertilisants est considéré comme vierge à cause de la faiblesse de consommation d'engrais 4,7 kg par habitant contre 200kg en Inde et en Chine ».
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Posté Le : 17/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Djabali
Source : www.lnr-dz.com